NZNTV

NOYAUZERONETWORK.ORG / GENEVA, SWITZ.

2013 a été l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour les travailleurs humanitaires, selon un nouveau rapport publié par l’ONG britannique Humanitarian Outcomes. Il y a eu 270 attaques contre des travailleurs humanitaires l’année dernière, contre 170 l’année précédente; 155 travailleurs humanitaires ont été tués, 171 blessés et 134 kidnappés. Tous ces chiffres sont en hausse significative. Si des attaques ont été enregistrées dans plus de 30 pays, la violence contre les travailleurs humanitaires est un phénomène assez localisé. Les trois quarts des attaques ont eu lieu dans seulement cinq pays: l’Afghanistan, la Syrie, le Soudan du Sud, le Pakistan et le Soudan.

Sans surprise, il s’agit d’endroits «qui connaissent des insurrections armées et/ou des gouvernements et des Etats de droit défaillants». Le rapport affirme que les chiffres«ne reflètent pas une tendance mondiale qui consisterait à s’en prendre de plus en plus aux travailleurs humanitaires, mais sont principalement limités à ce petit nombre de cas où des conflits ont éclaté».

Ce n’est pas parce qu’un pays ne fait pas partie de cette liste qu’il est sûr pour les travailleurs humanitaires. Les chiffres de la Somalie, par exemple, ont baissé l’année dernière pour la simple raison que les organisations y ont réduit leur présence. Médecins sans frontière s’est complètement retiré en 2013, après 22 ans de présence dans le pays, à cause d’attaques contre ses employés.

43% des attaques ont visé des ONG nationales plutôt que des organisations internationales ou des Nations unies. De manière générale, les travailleurs semblent le plus vulnérables lorsqu’ils voyagent. Plus de la moitié des incidents étaient des embuscades ou des attaques sur des routes.

2014 s’annonce comme une nouvelle année noire dans les pays cités ci-dessus. L’ONU rapportait au début du mois que cinq travailleurs humanitaires ont été tués par un groupe de miliciens au Soudan du Sud. L’Afghanistan a aussi été le théâtred’attaques contre des travailleurs humanitaires.

Le chercheur en sciences politiques Chris Blattman a récemment prédit que «dans vingt à trente ans, la plupart des pays qui seront encore pauvres seront les Etats fragiles d’aujourd’hui. Tous les autres auront sans doute atteint des niveaux de revenu moyens».

Si c’est peut-être un peu exagéré, il est sans doute vrai que les crises humanitaires et l’instabilité politique ont tendance à se renforcer mutuellement, tandis que les facteurs qui créent la nécessité d’une aide extérieure urgente dans certains pays contribuent aussi à en faire les endroits les plus dangereux pour les travailleurs humanitaires. (Slade)

Rapport  Humanitarian Outcomes :  rapport

 

Leave comment

Your email address will not be published. Required fields are marked with *.