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Edit-a-thon. Wikipédia est’il un espace pacifié?

MARATHON. Au printemps 2015, l’Université de Genève a organisé un festival « Histoire et Cité » : le titre, en soi, est tout un programme, même s’il n’est pas dépourvu d’ambiguïté. Quant au slogan du festival – « rendre l’histoire au public » -, il présuppose qu’elle lui aurait été confisquée.

Mais laissons là ces considérations passéistes ou futuristes pour nous concentrer sur la journée « Edit-a-thon » (en clair, un marathon éditorial), organisée par un quatuor de rêve pour faire des « humanités numériques » : la Bibliothèque de Genève et la Faculté des lettres, associées à Wikimedia – association des wikipédistes – et à infoclio.ch, le portail des historiens suisses.

Permettre au simple citoyen de rédiger (ou de corriger) un article d’histoire pour Wikipedia semblait aux organisateurs la meilleure manière de « rendre l’histoire au public ».

Le thème générique du festival étant « construire la paix », l’article historique proposé portait donc, lui aussi, sur la paix, et cela, à partir de documents originaux de la Bibliothèque. C’est en effet, dans l’idéal,  sur un temps et un lieu concret et à l’aide d’archives encore vierges que travaille l’historien professionnel. Et Genève, capitale de la paix, offre en la matière des documents uniques.

www.sneezz.info a donc interviewé les personnes qui encadraient cet atelier; à commencer par le responsable de la veille numérique à la Bibliothèque, et par les animateurs suisses de Wikimedia. A cette équipe constituée pour la circonstance s’est ajouté un spécialiste rencontré par hasard à la pause de midi : François Macé, qui n’a pas participé à l’aventure, mais qui – professeur à « Langues Orientales » de Paris – avait bien des choses originales à dire sur la guerre et la paix… vues du Japon, dont il est expert.

Comment Wikipedia est devenue incontournable, même pour une bibliothèque universitaire, est un sujet de réflexion pour notre génération. En tout cas, l’atelier a permis d’impliquer un public… un brin « prévenu », toutefois, c’est-à-dire composé surtout d’universitaires et de bibliothécaires. Les absents ont-ils toujours tort, comme on aime le dire, au risque d’être injuste ? En tout cas, cette journée leur eût non seulement permis de rédiger des articles à partir d’archives, mais aussi d’apprendre ce que « qualité » veut dire dans une encyclopédie en ligne. La mise en forme visuelle des contributions compte aussi bien sûr dans ce processus.

L’historien se doit d’édifier le savoir sur des bases solides, comme dans tout chantier. Certes, on reconstruit plus qu’on ne construit le passé ; mais une archive peut tromper, comme une pierre, se fendre.

Boris Engelson

Edith-a-thon, Geneva 2015 from sneezz.info on Vimeo.

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