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Grèce : l’Europe refuse un sommet à Alexis Tsipras

NE EURO L’Europe n’a pas encore le couteau sous la gorge pour des réunions de la dernière chance. Pas question d’engager des négociations au plus haut niveau politique des chefs d’État de la zone euro pour trouver une issue au dossier grec.

C’est le message qui se cache derrière le non du président des États européens, Donald Tusk, à la demande du premier ministre grec, Alexis Tsipras, d’organiser un sommet de la zone euro. Le président du Conseil européen a ainsi préféré appeler les ministres des Finances, qui ont annulé une rencontre prévue ce jeudi, à se réunir. Le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a affirmé hier à Paris que la réunion consacrée à la Grèce pourrait avoir lieu la semaine prochaine « ou la suivante au plus tard ».

Bel et bien repartie, la « saga grecque » rappelle un peu plus chaque jour le drame de l’an dernier, qui s’est dénoué en juillet avec un troisième plan d’aide, de 86 milliards d’euros, conclu sous la menace d’un Grexit (sortie de la Grèce de la zone euro).

L’Europe n’aura pas soufflé très longtemps. Depuis plus de six mois maintenant, Athènes et ses créanciers (FMI et UE) ne parviennent pas à s’accorder sur une série de réformes (retraites ou encore fiscalité) que le pays doit mettre en œuvre pour recevoir un prêt de plus de 5 milliards d’euros, conformément au plan.

Or, la montre tourne. Les caisses de l’État seront complètement vides dès le mois de juin. Et le mécontentement se manifeste déjà chez les maires et dirigeants d’hôpitaux ou d’organismes publics qui voient que leurs liquidités vont à nouveau être saisies par le gouvernement pour pouvoir assurer les échéances du mois de mai. Bref, c’est le même scénario qu’en juin dernier. Sans nouvelle aide financière, Athènes ne pourra pas honorer ses dettes de plus de 2 milliards d’euros au FMI et à la BCE, en juillet. Le pays fera donc défaut, et la menace d’un Grexit resurgira de plus belle.

Bien évidemment, personne n’a intérêt à laisser la crise s’envenimer davantage dans le climat actuel de fragilité du Vieux Continent alimentée par le risque de Brexit et la crise des réfugiés, où Athènes est en première ligne.

D’où une extrême prudence dans le discours officiel de Bruxelles à l’égard des Grecs qui font des « efforts ». Conscient que la situation s’aggrave, Donald Tusk a néanmoins averti  : « Nous devons éviter une situation de nouvelle incertitude pour la Grèce. »

Au plus bas des sondages

De son côté, Alexis Tsipras préfère multiplier les invectives. Une source proche du premier ministre grec pointe du doigt la responsabilité du FMI et de l’Allemand ­Wolfgang Schäuble, dont les positions sont particulièrement dures sur les réformes. Le leader grec compte bien que l’un des deux cédera.

Sans aucun doute, les négociations se sont tendues ces dernières semaines, lorsque les créanciers, sur demande du FMI, ont demandé aux Grecs des mesures d’économies supplémentaires qui seraient mises en œuvre en cas de nécessité si Athènes ne peut respecter ses engagements budgétaires en… 2018.

Une sorte de garantie apportée au Fonds international qui ne passe pas du tout côté grec. D’autant que la négociation sur un « allégement » de la dette, qui pèse près de 180 % du PIB, promise à Athènes une fois que les réformes seraient adoptées n’a toujours pas commencé. Les Allemands y restent réticents.

Résultat des courses  : la grogne monte de plus en plus contre le gouvernement, en Grèce. Un sondage de l’institut Public Issue, réalisé pour le compte du quotidien de gauche Avgi, proche du parti au pouvoir Syriza, montre en effet que la cote de popularité du premier ministre est en chute libre. Avec 68 % d’opinions négatives, il se trouve donc en bas du tableau, au même rang que le leader du parti néonazi Aube dorée.

 

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