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NOYAUZERONETWORK.ORG / GENEVA, SWITZ.
Culture. Mais que font les marbres au British Museum ? New film, ‘Promakhos,’ makes case for return of Parthenon Marbles.

Justice. « Rapatrier les oeuvres classiques à leur endroit d’origine serait seulement juste. De mon point de vue renvoyer les Marbres du Parthenon en Grèce est juste la chose à faire » a dit l’avocate Amal Alamuddin-Clooney, 36 ans, lors de sa visite au nouveau musée de l’Acropole à Athènes le 15 octobre 2014.

Entourée de ses assistants, les avocats Norman Palmer et Geoffrey Robertson ainsi que de  David Hill, président de l’Association  Internationale pour la Réunification des Marbres du Parthenon, elle a précisé: « J’espère qu’une solution  à l’amiable de ce problème sera trouvée qui préservera la longue amitié entre la Grèce et le Royaume Uni.  Cependant je crois qu’il serait prudent pour le gouvernement grec de prendre des avis juridiques, en tenant compte des efforts en cours de l’UNESCO, et bien sûr,  ça sera à eux de déterminer la prochaine étape à envisager dans cette affaire »

Kostas Tassoulas, actuel ministre de la culture grec a aussi ajouté que le litige était pour le moment gelé. « Nous avons décidé de ne pas aller devant les cours de justice. Nous avons demandé à l’UNESCO, par l’entremise de nos conseillers grecs et étrangers,  une médiation pour que les Marbres du Parthenon soient réunifiés ». Il a encouragé ces conseils à présenter « des idées et propositions juridiques de cette revendication ».

La résistance s’organise à Athènes pour faire revenir ces œuvres d’art antiques au bercail.

Mais que font ces marbres au British Museum ?

En 1801, l’Anglais Lord Elgin est ambassadeur à Constantinople, la capitale de l’Empire ottoman qui règne alors sur Athènes. La même année, les troupes britanniques et turques parviennent à reprendre Le Caire aux Français. En récompense de la victoire, les Ottomans accordent à leurs alliés anglais un décret leur permettant de creuser l’Acropole pour tenter d’y découvrir les anciennes fondations. L’arrêt autorise surtout la récupération de toute sculpture ou bloc, non inclus dans les fortifications de la célèbre colline. Lord Elgin ne se prive pas : jusqu’en 1805, sont enlevées du Parthénon 12 statues, 156 dalles de la frise, 15 métopes, la frise du temple d’Athéna Niké, jouxtant le Parthénon, et une cariatide, une statue servant de pilier d’un monument en soutenant l’entablement sur sa tête. Pour un total qui représente environ 50% des ornements du Parthénon. Et puis, comme tout ce marbre n’est décidemment pas très pratique à transporter, les ouvriers de Lord Elgin scient en deux les dalles et leur enlèvent le soubassement arrière. Quelques deux cents caisses de marbres plus tard, les Turcs interdisent tous travaux, démontrant ainsi leur vigilance, leur réactivité et leur autorité. Il faut croire que bien mal acquis ne profite jamais : Lord Elgin, à son retour Outre-Manche, est ruiné et se voit obligé de vendre ses pièces au British Museum, qui les expose depuis 1816.

Depuis cette date les frises du Parthénon sont l’objet d’un litige qui oppose les gouvernements grec et britannique depuis fort longtemps.

Les arguments invoqués par les Anglais ne convainquent pas les Grecs (voir plus bas). Récupérer ce qu’ils considèrent comme leur emblème national est une priorité. Le message est clair, ces marbres constituent l’essence de l’identité grecque.

Alors, pour les récupérer, les Grecs sont prêt à tout. Par la voie diplomatique. « Il ne s’est pas passé un seul entretien entre les chefs des gouvernements anglais et grec depuis 1994 sans que ce sujet soit abordé » assure Mme Korka, archéologue. Par la voie culturelle, via l’UNESCO. Grâce au texte de 1970 sur la protection des biens culturels, la Grèce a déposé un recours devant l’institution. Mais là aussi, la réponse des britanniques ne varie pas : non. Alors, tous les deux ans, un comité regroupant vingt-deux de l’UNESCO se réunit pour tenter de trouver un accord commun entre les deux pays en litige culturel. « Cela avance doucement. » 

Par toute sorte de marchandage. Les Grecs ont proposé, entre autres, de donner aux Anglais d’autres œuvres, tout aussi précieuses, qui n’auraient jamais quitté la Grèce ; ils leurs ont aussi offert d’ouvrir une annexe du British Museum à Athènes. Rien n’y a fait. « Mais désormais, c’est le monde entier qui se ligue contre le British Museum. Les autres pays ont compris ce que cette frise représentait pour nous. Ils peuvent attester de notre bonne foi et de notre volonté de collaboration » Ils ont aussi compris qu’on ne lâcherait pas l’affaire, semble dire en souriant Mme Korka…

Et pourtant, avoir les autres pays du côté de la Grèce n’était pas gagné d’avance : nombreux sont les musées nationaux occidentaux à redouter de devoir rendre les œuvres d’art récupérés dans d’autres pays. « Il ne s’agit pas de vider les musées du monde ! Il est même plutôt flatteur d’avoir une représentation de l’art grec dans les plus grands établissements culturels du monde. Mais ces marbres là sont uniques… », s’anime Mme Korka. Elle ne désespère pas. Elle pense même que le dossier a de bonnes chances d’aboutir « d’ici quelques années ».

A Munich, à Vienne, on a renvoyé des fragments des marbres. LeBritish Museum a renvoyé en Inde et en Tanzanie des œuvres d’art d’origine. « Je pars du principe que quand on veut trouver une solution, on en trouve une. C’est surtout une question de bonne volonté », soupire Mme Korka.

Dans la plus haute salle du nouveau musée de l’Acropole, tout est prêt pour recevoir les dalles manquantes. Leur emplacement est bien délimité, comme si le jour miraculeux où les précieuses revenaient dans leur mère patrie, la Grèce serait libérée de tous ses maux. Voilà sans doute pourquoi les Britanniques veulent les garder : ces marbres semblent avoir. 

 

Arguments du British Museum et contre-arguments grecs

§  « Les Grecs n’ont pas de lieu approprié pour les exposer »

La justification de la qualité du lieu d’exposition n’est plus vraiment valable depuis 2009, date de la fin de la construction du nouveau musée de l’Acropole de Bernard Tschumi. Cet immense  bâtiment moderne, à la pointe des derniers standards muséographiques, a pour point d’orgue la Galerie du Parthénon, au dernier étage. Entourée de verre, elle offre aux visiteurs une vue continue sur l’Acropole, afin de mieux se rendre compte de la disposition initiale. La galerie a pour but d’exposer la frise du Parthénon telle qu’on pouvait la trouver quand elle ornait le monument.

Selon Elena Korka, du ministère de la Culture grec, l’aménagement du British Museum n’est pas exempt de critiques : « Au lieu de disposer les marbres comme à l’origine, ils ont choisi d’adapter l’aménagement des dalles à la salle, en l’organisant en fonction du visiteur. Pour combler les blancs de la frise, ils ont mis des portes, qui n’ont jamais existé. C’est une erreur historique. »

§  « Le British Museum réunit un public plus large qui permet de donner à ces œuvres la notoriété qu’elles méritent »

Selon Madame Korka, il est préférable pour le visiteur de voir les frises dans leur habitat naturel, sur le bâtiment initial, plutôt qu’isolées dans une galerie en restituant le Parthénon le plus ressemblant de ce qu’il était à l’origine. Quitte à ce qu’il y ait  un peu moins de public. Bien qu’Athènes acquiert de plus en plus la dimension d’une capitale culturelle incontournable.

§  «Le British Museum est indépendant et le gouvernement britannique ne peut pas influencer ses décisions »

D’après Mme Korka, «Tout comme le musée de l’Acropole, le British Museum reçoit des fonds et un budget du ministère de la Culture de son pays, donc on pourrait naïvement penser que le gouvernement pourrait avoir une quelconque influence. D’autant plus que le British Museum , lui, se décharge de toute responsabilité en affirmant que la décision ne lui appartient pas et qu’elle se situe au niveau gouvernemental.… »

 

New film, ‘Promakhos,’ makes case for return of Parthenon Marbles

Two lawyers fight for the return of the Parthenon Marbles from the British Museum to Greece in a film produced by Greek-American brothers Coerte and John Voorhees, due to open at theaters on Thursday, November 27.

The brothers were in the Greek capital last week to promote “Promakhos,” which they have also written and directed, and spoke to the press about the project and what they hope it can achieve. John and Coerte are the sons of a US-based lawyer who has been an active campaigner for the return of the Parthenon Marbles to Athens. Coerte studied history and classics at Georgetown University. “Promakhos” is their first film.

Inspired by the statue of Athena Promachos, protector of the Parthenon in antiquity, they tell the fictional tale of two Athenian attorneys (played by Pantelis Kodogiannis and Kassandra Voyagis) handling a suit against the British Museum for the return of the ancient sculptures removed from the citadel by Lord Elgin in the early 1800s. The film stars Giancarlo Giannini, Paul Freeman and Michael Byrne, as well as Greek actors Georges Corraface, Yorgo Vogiatzis, Pygmalion Dadakaridis, Irene Katsarou and Kelly Eleftheriou, among others.

The film is being shown in Greece under the aegis of the Ministry of Culture and has also drawn the support of the Alliance for Athens initiative, the Acropolis Museum, the Greek-British, Greek-German, Greek-Spanish and Greek-Italian chambers of commerce, as well as the groups “Return, Restore, Restart,” “Bring Them Back,” “Marbles Reunited” and “International Association for the Reunification of the Pantheon Sculptures.”

“Promakhos” was first shown at an exclusive screening in London in July attended by important figures in the arts and letters, including award-winning actor and Marbles advocate Stephen Fry.

Here in Greece, the screenings will begin on Thursday, November 27, though there will be a special showing at the Acropolis Museum on Monday, November 24, and an avant-premiere at Village at The Mall in Maroussi on Tuesday, November 25.

 

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