Libye L’ONU met en place une stratégie anti-Daech en Libye
MISSION. Le conseil de sécurité de l’ONU devait adopter, mercredi soir, une nouvelle résolution sur la Libye.
La menace est connue. Au fur et à mesure d’avancées de la coalition internationale en Irak et en Syrie, Daech s’installe en Libye. Actuellement, selon des sources concordantes, l’organisation terroriste regroupe quelque 3.000 combattants, surtout dans la région de Syrte, sur quelque 250 kilomètres le long de la zone côtière, et tente de s’étendre vers les installations pétrolières et le sud. Mais quatre ans après l’intervention de l’OTAN et le renversement du colonel Kadhafi, l’Europe et l’Amérique sont décidés de tout faire pour résoudre politiquement la crise libyenne qui a vu la formation de deux gouvernements antagonistes, l’un à Tobrouk et l’autre à Tripoli.
« Il faut jouer à fond l’option politique »
« Il faut jouer à fond l’option politique et soutenir la mission de l’envoyé spécial des Nations Unies pour la Libye, Martin Kobler », a-t-on répété, mercredi, au ministère de la Défense à Paris, reprenant les récents propos de Jean-Yves Le Drian. Dans la soirée le Conseil de Sécurité des Nations unies à New York devait ainsi voter une nouvelle résolution qui doit donner « une bénédiction » internationale à l’accord conclu à Skhirat, le 17 décembre, entre les factions antagonistes
L’objectif est de soutenir le futur gouvernement d’union nationale qui doit s’installer à Tripoli, pousser toutes les parties à accélérer le processus de transition politique et marginaliser les autres factions, précise un diplomate à l’ONU. Mais derrière ce soutien politique, l’objectif est de préparer une stratégie de lutte contre Daech. Le projet de résolution de l’ONU réaffirme ainsi la nécessité de « combattre par tous les moyens (…) les menaces à la paix et à la sécurité internationales dues à des actes terroristes y compris ceux commis par des groupes faisant allégeance à l’Etat Islamique en Libye ». Mais, comme l’a indiqué récemment le ministre français de la Défense , les Libyens « ont eux-mêmes les moyens militaires entre eux pour enrayer la progression de Daech donc il faut qu’ils s’unissent politiquement ».