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Catastrophe. Le Népal aurait-il pu prévenir la menace ?

FORCES TELLURIQUES. Un séisme de grande ampleur devait frapper la région, avertissaient depuis plusieurs mois les scientifiques. Mais, même prévenu, le Népal n’avait pas les moyens de faire face.  

Down to Earth n ‘y va pas par quatre chemins. « Comment le Népal a ignoré la menace imminente d’un tremblement de terre », titre sévèrement l’hebdomadaire scientifique indien.

Certes, tous les ans, le 16 janvier, le pays observe une Journée nationale de la sécurité en cas de séisme. C’est l’occasion pour les ONG et quelques institutions de rappeler les mesures élémentaires de sécurité. Mais cela n’a jamais conduit le public à réaliser qu’un tremblement de terre de l’amplitude de celui de 1934 était possible. 

Et pourtant, depuis plusieurs mois, les scientifiques qui étudient les nombreux séismes survenus dans cette zone s’emploient à rappeler que les forces telluriques s’accumulent sous la faille qui court le long de la frontière entre l’Inde et le Népal, à la convergence des plaques qui ont donné naissance à l’Himalaya. “Le géologue du CEA Laurent Bollinger avertissait le mois dernier qu’un séisme de grande amplitude était imminent, exactement à l’endroit où le tremblement de terre s’est produit le 25 avril”indique BBC Online.

De fait, Down to Earth dresse un constat sévère du manque de préparation du Népal. Bien que les risques soient connus, la ville de Katmandou s’est étendue de façon anarchique, sans même suivre les normes officielles de construction antisismique, comme une inextricable jungle de béton. En 1988 déjà, les scientifiques avertissaient qu’en cas de séisme 60 % des habitations seraient détruites et que le nombre des victimes pourrait s’élever à plus de 100 000. Malgré ces calculs, le pays ne s’est pas préparé : pas de provisions pour faire face, pas de schéma d’alerte ou d’évacuation efficace. 

Pour quelques secondes de plus

Quant à la principale question, elle est restée sans réponse, rappelle The Times of India.“Nous n’avons aucune idée de quand la secousse va survenir. Même après des années de recherche, notre aptitude à prédire le moment où le séisme va se produire est toujours nulle”, indique la sismologue Peggy Hellweg de l’université de Berkeley, en Californie, citée par Reuters.

Certes, une fois que le séisme a démarré, il est possible, grâce à un réseau de stations, de repérer les ondes P (des ondes non destructrices produites par le tremblement de terre, et qui précèdent les secousses), et d’installer un système d’alerte pour évacuer et protéger la population. Mais de tels équipements n’ont été déployés que sur de rares sites : au Mexique, au Japon et aux Etats-Unis. Et ils n’ont eu mieux que quelques minutes d’avance sur le séisme proprement dit.

Si le Népal en était doté, les habitants de Katmandou auraient eu entre 15 et 20 secondes pour se réfugier sous une table ou fuir les bâtiments, indique le journal.

Mais ces systèmes coûtent cher. Pour la côte ouest des Etats-Unis, par exemple, près de 40 millions de dollars par année, auxquels viennent s’ajouter 16 millions de dollars de maintenance. Beaucoup trop pour le Népal. (Courrier International)

Study

Earthquake source characteristics along the arcuate Himalayan belt: Geodynamic implications 

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