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Cannes 2025 : « Un simple accident », le bouleversant film de Jafar Panahi décroche la Palme d’or

Le dernier film de Panahi cochait toutes les cases pour rafler la Palme d’or.

Le cinéaste iranien Jafar Panahi a remporté le 24 mai la Palme d’or de la 78e édition du Festival de Cannes avec Un simple accident. Après Trois visages en 2018, Prix du scénario à Cannes, le réalisateur a fait un retour gagnant sur la Croisette en décrochant la récompense suprême du Festival. Dans un équilibre savant de tonalités tragique, comique et poétique, son dernier film pose des questions quasi métaphysiques. Jafar Panahi avait dédié la projection cannoise de son film à « tous les artistes iraniens qui ont dû quitter l’Iran ». 

Dans le long métrage, tourné clandestinement à Téhéran, le réalisateur raconte le martyre des prisonniers iraniens à travers une épopée en camionnette. Dans cette estafette se trouve un homme que Vahid, un ouvrier autrefois arrêté parce qu’il réclamait simplement qu’on lui paie son salaire, a reconnu comme son tortionnaire, au petit grincement de la prothèse de sa jambe. L’homme a torturé, humilié, violé.

Comment rester humain ?

Dans la camionnette, avec Vahid, une future mariée, dans sa robe, son mari, leur photographe et un autre homme, tous anciennes prisonnières et anciens prisonniers, qui ont eu à subir la violence de celui qu’ils appelaient « La guibole ». Ils l’ont tous reconnu, mais ils attendent ses aveux.

Cette quête de la vérité prend une tournure rocambolesque, aux détours de laquelle le réalisateur iranien en profite avec une pointe d’ironie pour croquer les travers de la société iranienne, notamment la corruption, qu’il dénonce a coup de savoureux running gags.

L’homme enfermé dans le coffre de la camionnette a une petite fille et une femme sur le point d’accoucher. C’est à la suite d’un simple accident, en voiture et en famille, qu’il a été reconnu par Vahid. Que décideront les victimes pour réparer le passé ? Comment ne pas céder à la haine, comment ne pas être « comme eux » ? Comment rester humain ? C’est toute la question posée par ce film qui touche à l’universel, et qui fait une si belle Palme d’or.

Jafar Panahi sait mettre de la beauté, de la drôlerie, de la poésie pour dire avec toute la puissance du 7e art les tragédies humaines. L’art comme acte de résistance prend avec son cinéma profondément humaniste tout son sens. Un Simple accident est attendu dans les salles françaises le 10 septembre 2025.