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La musique électronique modifierait notre état de conscience

NEURONES À l’avenir, les médecins pourraient également se servir de ces mécanismes pour réduire le stress pendant leurs procédures médicales.

Généralement, un état de conscience altéré résulte d’un traumatisme, de l’usage de médicaments ou encore de drogues. Et si l’électro s’ajoutait à la liste? Dans une nouvelle étude, des chercheuses de l’Université de Barcelone ont montré qu’en étant soumis à de la musique électronique, les neurones de notre cerveau s’accordaient à son rythme.

Par extension, il serait possible de modifier notre temps de réaction et notre état de conscience grâce aux stimulations neuronales que provoque le tempo de la musique électronique.

Raquel Aparicio Terrés, de l’Université de Barcelone en Espagne, a dirigé cette étude. Dans un premier temps, elle s’est demandée si le phénomène scientifique à l’origine de cette altération de la conscience pouvait être une synchronisation entre le stimulus rythmique externe –dans ce cas le rythme de la musique électronique– et l’activité des neurones.

New Scientist révèle qu’une meilleure compréhension des mécanismes cérébraux à l’origine de ce phénomène pourrait s’avérer prometteuse pour mieux traiter certains troubles liés à la conscience. À l’avenir, les médecins pourraient également se servir de ces mécanismes pour réduire le stress pendant leurs procédures médicales.

Une alternative aux traitements médicamenteux?

Pour mener leur expérience, Aparicio Terrés et ses collègues ont fait appel à dix-neuf personnes âgées de 18 à 22 ans. Les scientifiques ont ensuite fait écouter aux participants six extraits de musique électronique à des tempos différents, allant de 99 à 171 battements par minute (BPM).

Les chercheurs ont utilisé l’électroencéphalographie, qui consiste à mesurer l’activité cérébrale à l’aide d’électrodes fixées sur la tête. Dans le cadre de l’expérience, il s’agissait de mesurer le degré de synchronisation entre l’activité neuronale et la musique. Après écoute, les participants ont répondu à un questionnaire pour autoévaluer leur ressenti. Ils ont aussi effectué diverses tâches cognitives visant à mesurer leur concentration et leur temps de réaction.

L’activité cérébrale des participants et le rythme de la musique se sont synchronisés aux trois tempos, mais c’est plus particulièrement à 99 BPM que cette synchronisation était la plus prononcée. D’après Aparicio Terré, «les variations de réponse peuvent fournir des indications sur la concentration et la préparation de la réponse motrice, qui peuvent être influencées par un état de conscience altéré.»

Aparicio Terrés a l’espoir de voir ces résultats exploités à des fins thérapeutiques. La compréhension des mécanismes cérébraux à l’origine des états modifiés de conscience pourrait servir de base à des interventions médicales pour les troubles de la conscience, comme le coma ou l’état végétatif, explique-t-elle. De plus, des techniques similaires pourraient, dans une certaine mesure et sans la nocivité des traitements médicamenteux, «faciliter les états de détachement de la réalité, en particulier dans des environnements cliniques tels que les unités de soins intensifs».

Les scientifiques estiment que des recherches supplémentaires devraient permettre d’explorer de potentiels liens entre la synchronisation et d’autres caractéristiques telles que les traits de personnalité, les capacités cognitives et les expériences passées. Par exemple, avoir appris à jouer d’un instrument dans le passé pourrait affecter le degré de synchronisation d’un individu.

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