Peine de mort. Les exécutions s’enchaînent en Iran
ZAHEDAN L’Iran a exécuté onze personnes accusées de trafic de drogue en l’espace de quarante-huit heures, a fait savoir, mercredi 2 août, l’ONG Iran Human Rights (IHR), établie en Norvège, et citée par plusieurs médias. “Ils ont été pendus entre tôt le matin dimanche (30 juillet) et tôt mardi (1er août) ”, rapporte le journal panarabe Asharq Al-Awsat, citant l’ONG.
“Huit hommes ont été exécutés […] dans la prison principale de Zahedan […]. Un autre a été exécuté […] dans une prison de la ville de Birjand”, détaille le quotidien, tandis que “deux ressortissants afghans ont été secrètement exécutés dans la prison de Zabol, au Sistan-et-Baloutchistan”, province frontalière de l’Afghanistan où la répression a été particulièrement féroce contre les manifestants lors du soulèvement contre le régime à l’automne dernier.
“Considérablement augmenté”
Ces exécutions confirment la poursuite d’une tendance haussière amorcée en 2022, alors que les pendaisons pour des accusations liées à la drogue “avaient chuté de façon spectaculaire en 2018 à la suite d’amendements à la loi antistupéfiants”, souligne Asharq Al-Awsat.
Cette recrudescence est sans doute liée au mouvement de protestation ayant secoué l’Iran après la mort de Masha Amini en détention en septembre 2022. Les militants accusent les autorités de vouloir semer la peur parmi la population.
Sur le seul mois de juillet, 61 personnes ont ainsi été exécutées à travers l’Iran, rapporte l’ONG IHR. “Les exécutions ont considérablement augmenté en 2023, avec au moins 423 exécutions à ce jour”, précise-t-elle dans une note datant du 2 août. En 2022, 582 personnes avaient déjà été mises à mort, une hausse de 75 % par rapport à 2021.
L’Iran est le deuxième pays au monde après la Chine à recourir le plus à la peine capitale. Depuis 2010, plus de 7 400 personnes ont été exécutées, d’après IRH.
