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Grand Nord. Le permafrost, bombe à retardement pour le climat

SUEDE Entouré de montagnes enneigées, le plateau de Stordalen est un vaste marécage de tourbe, criblé d’étangs boueux. Une étrange odeur d’oeuf pourri vient y troubler l’air pur du Grand Nord suédois.

Nous sommes en Arctique, à une dizaine de kilomètres de la petite ville d’Abisko, où le réchauffement climatique est trois fois plus rapide qu’ailleurs dans le monde.

Plantée dans les marais, couverts de touffes d’herbe et d’arbustes d’où pointent baies bleues et oranges et fleurs blanches, une nacelle aux allures de capsule spatiale révèle l’importance insoupçonnée de ce lieu perdu aux confins du monde.

Ici, les scientifiques scrutent la fonte du sol souterrain gelé, connu sous le nom géologique de permafrost (ou pergélisol).

Quand pour faire ses tests le chercheur Keith Larson avance sur les planches de bois posées en réseau pour circuler au-dessus des étangs marécageux, la structure s’enfonce dans la tourbière et des bulles émergent à la surface.

Longtemps verrouillés dans le permafrost, les gaz à effet de serre s’en libèrent aujourd’hui.

Entre le méthane (CH4) et le dioxyde de carbone (CO2), le permafrost contient quelque 1700 milliards de tonnes de carbone organique, presque deux fois la quantité de carbone déjà présente dans l’atmosphère.

Le méthane perdure 12 ans dans l’atmosphère, contre des siècles pour le dioxyde de carbone, mais il a un effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2.

Les scientifiques ont prévenu: la fonte du permafrost est une « bombe à retardement » pour le climat.

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