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Plongez jusqu’aux confins de l’univers

COSMOS Alimenté de dizaines d’années d’observation, le logiciel open source permet de voyager dans tout l’univers sans sortir de chez soi.

Vertigineux. Difficile de trouver meilleur adjectif pour décrire la sensation que l’on éprouve en découvrant l’installation du laboratoire de muséologie expérimentale de l’EPFL, qui permet de naviguer aux quatre coins de l’univers. Plongé dans le noir, casque de réalité virtuelle sur la tête, on flotte littéralement dans l’espace.

À gauche, la Station spatiale internationale (ISS) tourne autour de la Terre à 28’000 kilomètres-heure. L’image se fige. Quelques pas de côté permettent de tourner autour de notre planète. Puis de Mars, qui se découvre sous toutes les coutures et dont on peut aussi, littéralement, faire le tour.

Fait d’images en ultrahaute définition, le voyage se poursuit mais à plus grande échelle. Bien plus grande. Les étoiles défilent de plus en plus vite de tous les côtés. On sort du système solaire, puis de la Voie Lactée, on aperçoit les Nuages de Magellan et Andromède s’apprêtant à percuter notre galaxie (dans 5 milliards d’années). Nouveau changement de perspective pour atteindre les échelles cosmologiques, où l’univers et ses structures filamentaires se découvrent sur des distances larges de millions d’années-lumière. Pour finir en apothéose avec les premières lumières émises après le big-bang: le fond diffus cosmologique.

Michel Mayor impressionné

Dans une autre salle du complexe, avec des lunettes 3D de dernière génération sur le nez, un écran courbé à 360° permet une immersion tout aussi fascinante. Là, ce sont par exemple les plus de 4500 exoplanètes découvertes à ce jour qui apparaissent. «La distribution des exoplanètes dans l’espace a fasciné Michel Mayor, qui n’avait jamais rien de vu de tel. Les scientifiques passent leur temps le nez dans les données. Ce que nous proposons, c’est une immersion dans la représentation concrète de ces données», sourit Yves Revaz, astrophysicien de l’EPFL.

Dans une scénographie particulièrement léchée, l’univers dévoilé sur un écran courbé à 360° offre un fascinant spectacle.

Pour impressionner le Prix Nobel de physique qui a découvert la première exoplanète de l’histoire, il fallait sortir l’artillerie lourde. Mission accomplie pour l’EPFL, qui dévoile après trois ans de travail le puissant logiciel qui permet la prouesse décrite ci-dessus. Baptisé Virup (Virtual Universe Project), le logiciel gratuit, aussi bien conçu pour le grand public que pour les scientifiques, propose la représentation de l’univers la plus détaillée à ce jour. Il est disponible ici, uniquement sur Windows.

Comment? «En se basant sur des données cosmologiques et astrophysiques les plus précises, faites durant des décennies d’observation du ciel», répond Jean-Paul Kneib, directeur du Laboratoire d’astrophysique de l’EPFL, qui détaille. «Le logiciel puise dans une dizaine de bases de données qui comprennent des dizaines de millions de galaxies, les données de l’univers primitif mais aussi les exoplanètes ou encore tous les satellites recensés, poursuit le chercheur, qui voit déjà plus loin. Le logiciel sera alimenté en continu grâce aux nouvelles observations fournies par des télescopes de plus en plus perfectionnés. Une telle entreprise est utile à tout le monde: à ceux qui veulent se rendre compte de notre place dans l’univers mais aussi aux chercheurs.»

Depuis la Terre, le film «Archaeology of light» déroule un voyage de vingt minutes à travers les diverses échelles de l’univers, du système solaire à la Voie lactée, jusqu’à la toile cosmique et aux lumières reliques du big-bang.

Exposition en avril prochain

Particulièrement fluide et réussie, la première mouture promet déjà des améliorations. Accessible dès à présent, le logiciel nécessite un casque de réalité virtuelle pour une expérience totalement immersive, en 3D et à 360°. Disponible sur YouTube, le court métrage «Archaeology of Light» permet de se faire une bonne idée des capacités du logiciel en 2D à 360°.

À noter enfin que découvrir le logiciel dans un dôme aux airs de planétarium sera possible dans quelques mois. Le 21 avril 2022, lors de l’exposition de l’EPFL, Cosmos Archaeology: Explorations in Space and Time, aux Pavillons de l’école.

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