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MARCHES. La baisse des prix du pétrole a des conséquences plus graves que celles de la crise financière de 2008 et de la crise asiatique de 1998. La tactique saoudienne consistant à inonder le marché de pétrole s’est retournée contre l’Arabie saoudite.

Déjà fragile du fait de recettes ne provenant d’exportations que d’un seul produit (le pétrole), elle chavire pour avoir mené une guerre avec des armes appartenant au passé!

Les marchés pétroliers ont fondamentalement changé depuis l’époque où les investissements n’étaient rentables qu’après une décennie. Maîtres incontestés dans ce domaine, les Saoudiens usèrent de ces ficelles lors qu’ils décidèrent, dès novembre 2014, de faire baisser les prix afin d’étouffer les producteurs américains de pétrole de schiste, qu’ils pensaient rayer de la carte.

Pourtant, cette stratégie consistant à faire baisser des prix pour nuire à ses compétiteurs avant de les remonter pour mieux profiter de son monopole est désormais caduque. Elle dévoile une méconnaissance du «fracking», qui n’est pas une méthode d’extraction classique des ressources: elle n’exige pas d’investissements conséquents et ne requiert donc pas de prix élevés du pétrole pour être rentable.

L’évolution fulgurante de la technique du fracking – qui permettra de réduire les coûts associés à l’extraction de près de 45% sur la seule année 2015 – révolutionne le monde du pétrole, jusque-là chasse gardée des Etats car exigeant naguère des investissements préalables massifs.

L’Arabie saoudite aura donc de gros ennuis dans deux ans et sera confrontée à une crise existentielle dans cinq! L’effondrement des prix du pétrole fait fondre ses réserves monétaires et ce pays subit l’humiliation du déficit budgétaire.

Le royaume a besoin d’un pétrole à 106 dollars le baril pour équilibrer son budget