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NOYAUZERONETWORK.ORG / GENEVA, SWITZ.
NewTech. Entrez dans la révolution tactile.

ECRANS. Dynamisez vos présentations, interagissez de manière collaborative sur un mur de plusieurs mètres, partagez vos documents intuitivement, écrivez, dessinez, jouez…

Diriger son ordinateur avec le bout des doigts. Voilà à peine dix ans que les écrans tactiles ont modifié notre rapport à l’écran avec les premiers smartphones. Mais cette révolution n’a pas encore livré tout son potentiel. A Genève, une équipe de jeunes ingénieurs a mis au point l’écran tactile géant, celui que l’on projette et que l’on manipule à même le mur. Plus qu’un gadget, cette innovation ouvre un nombre impressionnant de possibilités interactives. Et sa démonstration est tout bonnement époustouflante.

C’est à l’Hepia, la Haute Ecole d’ingénierie, qu’est né ce bijou technologique. L’équipe s’est installée dans un petit bureau du 4, rue de la Prairie, qui sent bon la bricole. Sur la table, un fer à souder, des pièces électroniques et des mandarines. Et des cartons partout, de quoi livrer les prochaines machines. Autour du professeur Stéphane Malandain, quatre anciens étudiants ont travaillé sur le projet. «Nous venons de créer ensemble notre start-up et nous commençons la commercialisation», se réjouit le professeur.

La démonstration commence par l’application la plus simple. La page d’un site internet est projetée sur une paroi. Et une simple touche du doigt sur le mur permet de cliquer à volonté. Pour agrandir l’image, les deux bras s’écartent, comme sur smartphone, mais en plus grand. D’un geste du bras, on chasse l’image à l’autre bout de l’écran, cinq mètres plus loin.

Cours de maths interactif

Plus spectaculaire: on écrit sur le mur, toujours avec le bout de ses doigts. Et, avec un logiciel de dessin que l’on trouve sur n’importe quel ordinateur, on peint des fresques géantes. On peut aussi faire une partie de tennis en se «lançant» une balle.

L’application la plus convaincante a été développée par Adrien Lescourt, l’un des ingénieurs de l’équipe. Elle s’adresse aux enseignants. On imagine un prof de maths qui écrit ses formules, comme sur un tableau noir. Et l’élève qui renvoie sur le mur le résultat de ses exercices depuis sa tablette. «Cette interactivité, nous l’avons testée, marche très bien. Les élèves se sentent très impliqués car ils participent très activement au cours», relate Adrien Lescourt.

L’Hepia n’est évidemment pas seule au monde à faire des recherches sur les écrans géants. «Mais la plupart des sociétés appliquent simplement un écran géant sur une paroi, et le prix est prohibitif», explique Stéphane Malandain. Ici, rien de tel. Les images peuvent être projetées sur n’importe quelle paroi de bureau.

Il faut toutefois l’équiper. Un faisceau de rayons infrarouge recouvre la paroi. Placées au plafond, des caméras repèrent les mouvements du doigt qui brisent le faisceau. Ces ruptures sont reportées sur l’ordinateur, qui reproduit son écran par le biais d’un beamer. «Nous travaillons sur cette technologie depuis sept ans, relate Yannick Excoffier. Elle a l’avantage d’être peu gourmande pour l’ordinateur. Dix personnes peuvent donc écrire en même temps sur l’écran, sans à-coups, tout est fluide.»

Premières ventes

L’équipe a récemment créé sa start-up, Ncilab, pour commercialiser son invention. «Nous allons prochainement équiper dix salles de l’Hepia. Les démonstrations que nous avons faites ont enthousiasmé les enseignants.» Chaque installation coûte environ 13 000 francs. Comme le produit a été développé par l’Hepia, la société paiera une licence à l’école. Le montant n’a pas encore été fixé.

La suite? «Nous allons engager une personne pour promouvoir le produit car la vente, ce n’est pas notre truc.» Les clients visés? Les grandes sociétés, mais aussi les écoles et les musées pour lesquelles on peut imaginer une foule d’applications interactives. L’écran tactile de l’Hepia n’a pas fini de faire parler de lui. (TDG)

www.nci-lab.com/

 

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