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Nord Kivu, RDC: Comment est organisé sur le terrain le détournement des ressources naturelles du sous-sol au détriment des populations locales?

Development. Genève, 5 décembre 2013. Au niveau International et de manière globale nous sommes arrivés en 2013 à un accroissement phénoménal de l’exploitation des ressources du sous-sol dans les pays producteurs. L’augmentation des extractions et de l’exportation des ressources naturelles est encouragée dans les pays producteurs pour accroître leur PIB et générer des revenus supposés financer les initiatives de développement. Cependant comme l’explique très bien l’Evêque congolais Fridolin Ambongo Besungu – President, Episcopal Commission on Natural Resources of the Bishops’ Conference, République Démocratique du Congo-, la question de l’exportation minière au Congo est posé dans l’ensemble de ce pays en guerre, comme une exploitation anarchique, chaotique qui ne profite pas à la population locale principalement par défaut de gouvernance de l’appareil d’Etat central. Dans le rapport que l’Evêque doit rendre prochainement au gouvernement national à Kinshasa la province du Nord Kivu -chef lieu Goma- regorge de terres rares de grande valeur. Les principaux minerais exploités sont au nombre de cinq: la cassitérite (minerai d’étain), le coltan (minerai qui permet d’obtenir un métal rare, le tantale), la wolframite (minerai de tungstène), le diamant et l’or. L’industrie de l’électronique est l’une des principales destinations de ces métaux, qui entrent souvent dans la fabrication de téléphones et d’ordinateurs portables ainsi que d’autres produits de consommation. Cette extraction brute, sans intervention industrielle de traitement a représenté pendant 5 ans et pour la cassitérite seule 22 000 tonnes de ce minerai malgré les troubles, le désordre dû à la guerre ce qui donne une valeur de 77 millions de us$ dans le territoire de Walikale, vingt deux mille km2 situé dans la province de Masisi, Nord Kivu, territoire peuplé de 900 000 habitants. Ce montant pouvait représenter pour ces populations une source de financement du développement non négligeable et même remarquable. Malgré un accord signé depuis deux ans pour le versement d’un montant de 5 millions de us$ de taxes (dû sur la valeur de 77 millions de us$), accord signé par le gouverneur central de la province et la région, il n’a jamais été appliqué. Sur le terrain les habitants n’ont pas suivi la trace de ces sommes. La question est donc de savoir ou sont passés ces 77 millions de us$ ? Dans les faits les véritables exploitants des mines de cassitérite sont des groupes organisés -essentiellement les Mai Mai- qui se servent de bandes armées comme les M23 pour les protéger. Ces producteurs ont aussi changé leurs méthodes d’extraction et ils font maintenant appel à de faux « creuseurs indépendants» qui en fait restent leurs employés. En utilisant ce subterfuge, qui permet à ces brigands de ne pas apparaître eux-même comme exploitants et ainsi de pouvoir utiliser des méthodes frauduleuses pour piller et exporter, principalement par avion -les routes goudronnées leur servant de pistes d’atterrissage- leur production à Gysenyi, Rwanda pays voisin, où ils ont construit des usines de traitement du minerai brut. Ce commerce illicite dote chaque année les groupes rebelles et les unités de l’armée nationale de dizaines de millions de dollars, qui leur servent à acheter des armes et à renforcer leurs campagnes rivales. Ainsi les habitants de ces régions sont, aux yeux de tous, les dindons de la farce d’un pillage systématique des ressources de leur sous-sol. Selon la déclaration de la Rapporteuse spéciale sur l’extrême pauvreté et des droits de l’homme lors de la 23ème session du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU : « L’impuissance à changer sa propre situation est considérée comme une des caractéristiques principales de la pauvreté qui comprend l’incapacité à participer ou influencer les décisions qui affectent profondément la vie de la personne. Selon les obligations découlant des droits humains, la participation doit pouvoir remettre en question les rapports de force existants et permettre une contribution libre, informée et utile qui influencera réellement la décision ou le résultat final ». ————————————————- Fridolin Ambongo Besungu, est membre de l’ordre des Franciscains, il encourage l’Enseignement social de l’Eglise et en appelle à la responsabilité commune pour la protection de l’environnement qui est un bien collectif. Il s’agit du devoir, commun et universel, de respecter un bien collectif, destiné à tous, en empêchant que l’on puisse impunément faire usage des diverses catégories d’êtres, vivants ou inanimés -animaux, plantes, éléments naturels- comme on le veut, en fonction de ses propres besoins. économiques. http://www.franciscansinternational.org/

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