HAITI. Les Etats-Unis offrent 5 millions de dollars pour l’arrestation du chef de gang haïtien « Barbecue »

GRILL Les Etats-Unis ont annoncé ce mardi offrir 5 millions de dollars en échange de l’arrestation d’un chef de gang haïtien, Jimmy Cherizier, dit « Barbecue », accusé d’avoir violé des sanctions américaines.
Jimmy Cherizier, 48 ans, et un autre homme, Bazile Richardson, ont été inculpés pour avoir tenté de transférer des fonds depuis les États-Unis vers Haïti afin de financer les activités d’un gang, a déclaré le ministère de la Justice. Lors d’une conférence de presse la procureure de Washington a précisé les raisons de cette proposition de récompense.
Une récompense de 5 millions de dollars est offerte pour toute information menant à l’arrestation de Cherizier car il s’agit d’un chef de gang coupable d’atroces violations des droits humains, notamment de violences contre des citoyens américains en Haïti.
« Barbecue » dans le viseur américain depuis 2020
Jimmy Cherizier est visé par des sanctions du département américain au Trésor depuis 2020, et des sanctions de l’ONU depuis 2022. Cet ancien policier dirige une alliance de gangs en Haïti baptisée la « famille G9 », dont les membres sont accusés de meurtre, vol, extorsion, viol, assassinats ciblés, trafic de drogue et enlèvements. L’année dernière, la « famille G9 » a participé à une attaque organisée qui a conduit à la démission du Premier ministre Ariel Henry, remplacé par un conseil de transition fragile.
La diaspora haïtienne accusée d’avoir collecté des fonds
Jimmy Cherizier et Bazile Richardson, un citoyen américain naturalisé qui a été arrêté au Texas le mois dernier, ont collecté des fonds auprès de membres de la diaspora haïtienne aux États-Unis et ont fait transférer cet argent à des intermédiaires dans ce pays des Caraïbes, selon le ministère de la Justice. « Barbecue » aurait utilisé ces fonds pour payer les membres de son gang et acheter des armes à feu.
Haïti subit depuis longtemps la violence des bandes criminelles, dans un contexte d’instabilité politique. Ces violences se sont encore intensifiées début 2024 et plus de 3.000 personnes ont été tuées durant les six premiers mois de 2025, selon l’ONU.