NZNTV

NOYAUZERONETWORK.ORG / GENEVA, SWITZ.
Pandémies silencieuses: comment les appréhender?

STAR L’infection nosocomiale n’est plus un tabou. Du moins, pas partout. On peut enfin en parler et en appréhender le risque. On peut ainsi proposer et mettre en place des solutions, qui, lorsqu’elles fonctionnent, sont ensuite généralisées. Même si elles tuent chaque année environ 16 millions de personnes dans les hôpitaux du monde, les infections nosocomiales ne sont donc plus une fatalité.

Leur prévention fait l’objet de recherches scientifiques basées sur les preuves comme sur l’expérience. L’hygiène des mains par le recours systématique à la friction hydroalcoolique est à la base du modèle genevois de promotion multimodale, datant de 1994, qui a transformé les pratiques de soins. Soutenu par l’OMS depuis 2005, ce modèle a été exporté dans le monde entier, avec des succès divers.

Dans sa leçon, le professeur Didier Pittet professeur ordinaire au Département de médecine de la Faculté de médecine de l’UNIGE et depuis 1992 médecin-chef du service de prévention et contrôle de l’infection des HUG à Genève revient sur près de 30 ans d’une aventure mouvementée. Il raconte comment le modèle développé s’est parfois confronté à une certaine résistance au changement, à la disparité des ressources, ainsi qu’aux barrières administratives, sociales, ethniques, politiques, culturelles, ou encore religieuses. Il explique également pourquoi son adaptation, la promotion de la créativité, la co-création et le respect du bien commun constituent les clefs de voûte d’une diffusion globale.

 Aujourd’hui, la friction hydroalcoolique, révolution des années 90 au sein des hôpitaux, fait partie de notre quotidien, en particulier depuis la pandémie de COVID-19.