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Boris blog: Les robots: un don du Ciel!

EGO «La quatrième révolution industrielle»: en soi, le sujet n’est pas nouveau, et on peut d’ailleurs réfuter la pertinence de chacun des trois termes. Mais un expert du sujet – celui du «World Economic Forum»… autre trio à surveiller – a tenu un dynamique séminaire dans une remuante Université, en présence de l’élite onusienne. Cela a inspiré au soussigné une fable de plus: seul moyen de dire en bref tout ce qui n’entre pas dans les cases universitaires, onusiennes ou davosiennes.

Imaginons un être tombé du Ciel et capable de tout… comme l’Ega Beva du «Journal de Mickey»: il peut tirer de sa petite poche les plus gros objets… tout prêts à entreprendre de titanesques travaux. Disons qu’Ega Beva sorte cette fois de sa poche – aussi vite qu’un magicien de son chapeau – non pas un lapin, mais une fabrique tout entière. Et pas n’importe quelle fabrique: on y construit des robots; et carrément… des robots à tout faire: planter des patates… miner le cuivre… voler au loin… tuiler un toit. A quoi peut ressembler le monde – au et hors travail – une fois l’usine sortie de la poche et posée à terre? Trois ou quatre scénarios viennent d’emblée à l’esprit.

Un chef-d’œuvre prend du temps
Le plus optimiste, d’abord: «Enfin! Ce paradis qu’on nous a tant promis… qu’on a parfois pris pour un mirage… qui nous a fait serrer les dents… il est bien là, ce n’était pas un mythe; on peut chanter désormais – comme les élèves en fin d’année – «Vive les vacances, plus de pénitences, les contrats au feu, le patron au milieu»». Bref, le travail sera fait par les robots… à chacun le sien… et la vie ne sera plus qu’une poésie infinie… dans l’espace et dans le temps… même les loups en seront tout moutons.

Pour le non-droit, c’est Ego Beva
Autre scénario… pessimiste, cette fois: Chômage de masse avec Ega mué en Ego Beva… qui objecte sur le ton du patron: «Non! pas «à chacun son robot»… juste à ceux des Terriens se prouvant «légitimes»». Avec un examen à la Procuste, rares seront les chasseurs d’oasis à échapper au désert des non-droits: «Qu’avez-vous fait pour ce robot?», s’enquiert donc Ego Beva, qui d’emblée enchaîne «rien… c’est moi qui l’ai amené du Ciel»; et, pour enfoncer le clou, il demande encore si «le robot a besoin de vous?»; «en rien, ni moi non plus». Hormis un agent d’entretien, un tailleur de poches et un metteur en scène, l’employé de chair est de trop… et n’a plus qu’à aller dans le désert se faire un potager. Ce scénario a deux autres variantes: l’une remplace l’exil par l’impôt pour payer la «dette» céleste sur le «capital» terrien; car Ego Beva sait se montrer magnanime: «Je dois rembourser les Martiens qui ont peiné de père en fils pour produire cette mécanique magique; cassez donc votre tirelire et cette merveille est à vous».

Sculpteurs et chanteurs: y’a du boulot!
La seconde variante (du deuxième scénario) remplace l’impôt par du bénévolat culturel: «Je vous donne tout ce que j’ai: une fabrique à robots! Quel est, dès lors, mon rôle parmi vous, qui devenez mes égaux? En un sens, j’étais mieux seul au Ciel avant que Mars me fasse ange postier… alors, ne me forcez pas à faire place nette ici-bas». Ego Beva se contente donc d’un troc: «Erigez-moi des statues… chantez-moi des louanges… sans quoi le jeu n’en aura pas valu la chandelle!». Ultime scénario, celui des sceptiques de tous bords: «Les prémisses sont fausses… la métaphore d’Ega Beva ne joue pas… car avoir une fabrique de robots dans sa poche, c’est porter l’histoire de l’humanité sur le dos»… histoire loin d’être gratuite… on l’a vu dès le premier scénario. Et à y regarder de près, on retombera dans tout le système de comptabilité et de soumission sociale qu’on a vécu jusque-là, robots ou pas. Un film italien – tombé dans l’oubli, titre compris – montre bien l’impasse, avec des marchandages de père en fils sur le coût d’un enfant jusqu’à vingt ans. Mais penser les révolutions industrielles demande sans doute de guigner entre les quatre scénarios…

Boris Engelson

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