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NOYAUZERONETWORK.ORG / GENEVA, SWITZ.
Le nouveau roman de Murakami fait polémique à Hong Kong

INDECENCE. Le nouveau roman de Haruki Murakami, Killing Commendatore, est perçu comme "indécent" par la justice hongkongaise. Haruki Murakami, fer de lance d'une littérature décomplexée particulièrement quand il s'agit de décrire des scènes d'amour sensuel, vient de voir sa dernière œuvre, Killing Commendatore mal accueillie à Hong Kong.

Un franc succès
L'écrivain japonais de 69 ans dépeint dans son nouveau livre, Killing Commendatore – composé des deux volumes "Emerging Ideas" et "Moving Metaphor" – la difficulté qu'éprouve son personnage face à la soudaine demande de divorce de sa femme. Les détails sulfureux du récit n'ont pas plu à un tribunal d'Hong Kong, qui est allé jusqu'à juger l'œuvre "indécente".

Le dernier roman-fleuve de Haruki Murakami interdit de vente aux moins de 18 ans à Hong Kong, en raison d'un contenu jugé "obscène". Son éditeur à Tokyo, contacté dans la journée, n'a pas souhaité faire de commentaire public, disant manquer d'informations sur cette censure

Le livre sorti le 24 février au Japon, a été interdit d'exposition à la foire de Hong Kong, qui s'est tenue du 18 au 24 juillet, et soumise à des conditions d'âge rapporte le site Livrehebdo. Dans cette région située au sud-est de la Chine, seuls des lecteurs avertis, par définition les personnes de plus de 18 ans, ont le droit de faire l'acquisition des deux tomes.

Majorité requise
Une forme de censure qui suscite l'indignation de certains hommes de lettre, comme Jason Y Ng, président du Pen Club de Hong Kong qui a déclaré au journal britannique The Guardian que "pour un territoire qui se présente comme la ville mondiale de l’Asie, le point de vue des autorités de Hong Kong sur la sexualité et son traitement littéraire sont archaïques". Les conditions restrictives à la vente du livre imposées par le tribunal sont pour cet homme de plume "arbitraires" :
«Qui peut dire que les scènes de sexe décrites par M. Murakami dans Killing Commendatore sont plus indécentes que celles des romans de James Joyce ou Henry Miller? Et pourtant, il est banni d’un événement littéraire alors que les autres sont enseignés à l’école en tant que classiques».

Une indignation partagée de toutes parts, à tel point qu'une pétition a été lancée pour lever la censure. Mais ce livre décrit par l'éditeur britannique Harvill Secker comme "un tour de force épique de l'amour et de la solitude, de la guerre et de l'art – ainsi qu'un hommage affectueux à Gatsby le Magnifique – et un sublime travail d'imagination d'un de nos plus grands écrivains", reste fort de son succès puisque The Guardian relève que dès sa sortie au Japon, les lecteurs se sont alignés en masse devant les librairies pour se procurer au plus vite un exemplaire de Killing Commandatore. Pas sûr que "l'indécence" du livre freine son succès, bien au contraire.

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