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Migration. Ange ou démon?

MUR. L’idée d’une émigration de masse en Europe comme nous en voyons, comme nous en subissons aujourd’hui les premières prémices devient une émotion palpable dans les populations locales. Est t’elle une charge ou un atout pour l’économie des pays développés? Avec du temps ce sentiment émotionnel naissant  pourra t’il se transformer en un sentiment positif et évolutif?

C’est ces questions que se pose l’Organisation Mondiale des Migrations (OIM)  et le public formulées par la voix de Madame Laura Thompson, Directrice générale de l’Organisation en ce début d’année 2016 à la conférence-débat organisée mardi 26 janvier par le Club suisse de la Presse.

Comme le rappelle Mauro Poggia Conseiller d’Etat chargé du département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS) de la République et Canton de Genève il faut se souvenir des vagues successives d’émigration – italiennes, portugaises, yougoslaves- en Suisse dans les années 1960. Ces mouvements de populations nous ont permis de résoudre le manque de main d’œuvre et ils furent, bien que plus conséquents que ceux d’aujourd’hui, facilement insérés par le marché ce qui leurs a permis d’être considérés comme un atout en participant par exemple au financement des assurances sociales du pays.

Cependant la problématique actuelle est très différente et devient un véritable challenge aujourd’hui. Cette nouvelle vague, née il y a environ 18 mois à la suite principalement des révolutions arabes et des conflits des proche et moyen orients, est une émigration imposée au contraire des précédentes qui étaient souhaitées, encouragées.

Selon Cenni Najy du Senior Policy Fellow foraus un think thank indépendant de politique étrangère helvétique, en 2015 39’000 demandes ont été déposées en Suisse -2/3 étaient « normalement » européennes- et ce n’est pas un record absolu car il y avait eu 40’000 demandes dans les années 1960.

Ce nouvel afflux induit des charges et des investissements importants pour les collectivités locales sans qu’on puisse en mesurer en même temps exactement les atouts à plus long terme. On ne doit  pas oublier que le vieillissement de la population va doubler en Suisse dans les 15 ans à venir et qu’il faut songer à rajeunir les forces vives de notre pays.

D’une part pour pouvoir traiter ce flux d’arrivées il faut imaginer de nouveaux outils, de nouvelles idées, de nouvelles politiques, de nouvelles législations principalement dans le secteur du marché du  travail afin de pouvoir accueillir, former, intégrer ces nouvelles populations plus rapidement et ainsi pouvoir, par la même occasion,  lutter au travers de  l’économie formelle contre les abus, le dumpling ou le travail au noir tout en protégeant les migrants en difficulté. La problématique des délais d’attente -certains réfugiés Syriens patientent depuis deux ans qu’on leur attribue un statut définitif- doivent être améliorés en priorité. On doit impérativement faire des progrès à ce sujet.

D’autre part les médias ont leur rôle à jouer en informant équitablement le grand public même si ceux-ci propagent souvent de fausses ou  inexactes nouvelles. Ils doivent aussi être plus incisifs sur les critiques des décisions politiques.

Comment ne pas se poser des questions par exemple sur l’investissement dans la construction d’un mur-barrière de 12 kilomètres financé en 2011 avec l’aide de Frontex  l’agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures sur la rivière Evros au nord-est de la Grèce qui forme frontière avec la Turquie.

Cette construction qui a coûté des millions d’euros aux contribuables européens est aujourd’hui remise en question par la Commission Européenne elle-même après à peine 5 ans d’existence et qui a déclaré « Cette barrière ne va effectivement pas décourager les émigrants et refugiés qui vont simplement trouver d’autres routes alternatives pour rejoindre l’espace européen ». En effet et l’actualité le confirme les migrants ont choisis maintenant en majorité la voie maritime depuis la Turquie provoquant les drames humains que nous connaissons.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment la classe politique européenne a-t-elle pu commettre une si gigantesque erreur de prospective après avoir vécu le drame il y a peu d’années l’émigration massive des boats people qui quittaient le Vietnam par la mer -entre 200’000 et 250’000 victimes à l’époque- et quand l’on connait la résistance de l’état-major grec au problème. Un mur n’arrêtera jamais personne. L’expérience, l’histoire n’est elle plus un facteur de réflexion?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est juste un exemple mais il montre l’approximation de la classe politique et leur réactivité lambine. Cet argent mal dépensé aurait certainement été beaucoup mieux investi dans d’autres infrastructures pour accueillir les migrants de manière plus durable.

Pier Blattner, sneezz.info

 

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