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Photography. Francesca Woodman (1958 – 1981)  « De là où je suis, je vois ce que vous ne voyez pas ».

Enigme. « Les choses du réel ne me font pas peur, seulement celles qui sont au fond de moi. »  

Francesca Woodman. Pour approcher de cette légende de la photographie qu’est devenue Francesca Woodman, il faut certes se plonger dans l’univers oppressant de ses photographies, mais aussi se souvenir des mots de Alejandra Pizarnik et de Sylvia Plath, autres suicidées de la vie, aspirées par le néant. D’ailleurs ses images sont réputées pour être celles d’une « Sylvia Plath de la photographie ».

Son inquiétante précocité, sa beauté fuyante, son impudeur et sa pudeur extrême à la fois, montrant son corps nu et le dérobant sans cesse, sa fin tragique surtout, ont tissé cette légende.Son oeuvre ne ressemble à nulle autre et son art photographique rend la photographie irréelle. Elle demeure solitaire et douloureuse, étrange comme un astre noir lointain, toujours incandescent, elle qui fut presque inconnue de son vivant.

Maintenant encore elle demeure une énigme un peu effrayante par sa maturité anormale à son âge, son besoin d‘introspection et d’effacement. Chris Townsend, son meilleur biographe a dit de Francesca Woodman « qu’elle était un être disséminé dans l’espace et dans le temps. » Et son occupation frontale de l’espace et sa dilatation du temps, jusqu’au bougé des êtres qui en deviennent flous, caractérisent ses images. Celles-ci semblent intemporelles, plutôt hors du temps, irréelles, désuètes avec leurs mises en scène venues d’ailleurs.  Tout cela pour une volonté de captation subjective de son être au travers de ses innombrables autoportraits sortis d’un imaginaire presque symboliste, dévoilés, masqués, comme autant de cailloux blancs pour aller jusqu’à elle, et mieux s’y perdre.

Ses photographies sont bien plus que de simples images, elles sont un parcours initiatique vers ses profondeurs. À tort ou à raison, le suicide de Woodman reste le prisme à travers lequel beaucoup de gens voient son travail, intime et introspectif, et le tragique de son histoire vient à masquer la qualité de son travail. Elle reste une photographe précoce et géniale qui soulève bien des questions sur l’existence, l’être au monde, notre présence ici-bas.

http://www.espritsnomades.com/artsplastiques/woodman/woodman.html

Bibliographie

Francesca Woodman, Corey Keller, Julia Bryan-Wilson, Jennifer

Blessing, 2011 Francesca Woodman, Chris Townsend, Phaidon, 2006

Francesca Woodman, Isabel Tejeda et Marco Pierini, Editions Silvana.

1999 Francesca Woodman, David Levi Strauss, Philippe Sollers ,

Elizabeth Janus, Sloan Rankin, Fondation Cartier pour l’art

contemporain, Actes sud, 1998 Francesca Woodman, Some Disordered

Interior Geometries, Daniel Tucker Ed., Synapse Press, Philadelphie,

1981

 

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