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Testimony. Remember the time: Protecting Michael Jackson in his final days.

 Livre. 29 juin 2014.Les derniers gardes du corps de Michael Jackson racontent ses rapports houleux avec sa famille et sa rencontre avec le Dr Murray. Leur témoignage nous plonge dans la solitude du roi de la pop.

Le 22 décembre 2006, le jet privé de Michael Jackson atterrissait au McCarran International Airport de Las Vegas. Dix-huit mois plus tôt, le chanteur avait fui son pays natal, s’exilant avec ses trois enfants afin de tenter d’échapper à la nuée médiatique qui avait entouré son procès pour pédophilie en 2005. Si Michael Jackson avait fini par être acquitté, cette épreuve ne l’en avait pas moins dévasté  financièrement, physiquement et émotionnellement. Il avait espéré trouver la paix à l’étranger, d’abord dans le royaume de Bahreïn, au Moyen-Orient, puis en Irlande.

Le chanteur aurait sans doute bien aimé ne plus rentrer dans son pays, mais des problèmes juridiques et financiers de plus en plus graves l’obligèrent à revenir aux Etats-Unis, où on lui proposait de se produire en vedette dans un casino de Vegas, ce qui assurerait un revenu fixe et un foyer stable à sa famille.

Connu dans le monde entier depuis l’âge de 10 ans, Michael Jackson avait toujours pu compter sur une équipe de gardes du corps qui suivaient ses moindres faits et gestes. En arrivant à Vegas, le chanteur décida de remplacer l’équipe qui l’avait suivi à l’étranger. Les deux hommes qu’il engagea alors pour le protéger étaient Bill Whitfield, ancien chef de l’équipe de sécurité de Sean «P.Diddy» Combs, et Javon Beard, membre digne de confiance de la famille d’un des associés de Michael Jackson.

Au cours des deux ans et demi qui suivirent, Bill Whitfield et Javon Beard constituèrent l’équipe de sécurité personnelle de Michael Jackson, restant à ses côtés presque 24 heures sur 24, faisant souvent office d’unique rempart entre le monde extérieur et un roi de la pop de plus en plus isolé.

Pendant cette période, ils apprirent à connaître un homme tranquille et un père aimant, très différent du personnage décrit par les tabloïds, et bénéficièrent d’une place aux premières loges leur permettant d’être témoin de l’interminable défilé de problèmes qui poussèrent Michael Jackson à vivre retiré du monde, derrière les portes closes de sa demeure de Las Vegas.

Avez-vous un rendez-vous?

«Je suis venu voir Michael»

Bill Whitfield: Avant d’être au service de Mr Jackson, mon principal travail consistait à gérer les menaces extérieures –harceleurs, paparazzis. Je savais comment m’occuper de ce genre de trucs. Mais ce qui rendait Mr Jackson vraiment paranoïaque, ce dont il avait le plus besoin de notre part, c’était de le protéger des gens qui étaient déjà dans sa vie. Il voulait que nous soyons là pour pouvoir cacher ce qu’il faisait à ses propres avocats et à ses managers. Il voulait que nous servions de tampon entre lui et sa propre famille. Aucun membre de sa famille n’avait le droit de franchir le portail d’entrée sans avoir prévenu à l’avance, à l’exception de Mme Jackson, sa mère. Lorsqu’elle venait, nous ouvrions la porte et elle entrait directement dans la maison. Elle avait le droit de venir sans prévenir. Tous les autres devaient prendre rendez-vous, et c’était des situations très délicates à gérer.

Joe Jackson quitte Neverland, le 14 juin 2005.  REUTERS/Phil Klein

Nous avions des fans qui passaient en voiture à longueur de temps. Ils venaient, faisaient le tour du pâté de maisons, s’arrêtaient, jetaient un coup d’œil, repartaient. Un jour, ça devait être début février, un PT Cruiser bordeaux s’était mis à faire des allées et venues devant la maison. Il avait des vitres teintées, impossible par conséquent de voir qui était à l’intérieur. La voiture a fait le tour de la maison quatre fois peut-être, avant de repartir. Le lendemain, le même PT Cruiser est revenu et s’est arrêté juste devant le portail. Javon est resté dans la caravane pour surveiller les moniteurs. Je suis allé au portail pour voir de quoi il s’agissait.

Au moment où je suis arrivé, le père de Mr Jackson, Joe Jackson, était en train de sortir de la voiture. Je lui ai tendu la main à travers les barreaux du portail et je lui ai dit:

«Comment allez-vous, Mr Jackson?»

Il n’a pas voulu me serrer la main. Il m’a juste regardé et m’a dit:

«Vous êtes probablement l’un de ceux qui plantent des aiguilles dans le bras de mon fils

Je n’ai rien répondu. Alors il a dit:

«Je suis venu voir Michael

J’ai répondu OK, je l’ai laissé là, et je suis retourné dans la maison chercher Mr Jackson. Il écoutait de musique très fort dans sa chambre. J’ai frappé à la porte, il est sorti et je lui ai annoncé:

«Monsieur, votre père est là, dehors

Il a demandé:

«Est-ce qu’il a rendez-vous? Il est sur l’agenda?»

« Je ne crois pas Monsieur

«Non, non, non. Je travaille. Je ne peux pas être dérangé quand je suis en pleine création. Dites-lui qu’il doit revenir et qu’il prenne rendez-vous

Je suis retourné au portail en pensant bon Dieu, je dois dire à cet homme qu’il doit prendre rendez-vous? Pour voir son propre fils? Hum-hum. Pas possible. Il allait falloir que j’improvise sur ce coup-là. Je suis allé au portail et je lui ai dit que Mr Jackson était occupé, mais que s’il revenait le lendemain, je m’assurerais que son fils saurait qu’il voulait le voir. Et je lui ai tendu ma carte de visite. Il n’a pas voulu la prendre. Il s’est mis à m’insulter.

«J’ai pas besoin de ton putain de numéro! Si je n’étais pas là, aucun de vous n’aurait de boulot, bande de connards! Toutes ces conneries, c’est grâce à moi!»

Quand il s’est mis à cracher tout ça, ça a mis un terme à notre conversation. Je suis parti. Il était là sur le trottoir, à hurler contre personne en particulier. Il a fini par monter dans sa petite voiture et il est parti. A ce moment-là, j’ai commencé à me demander dans quelle situation nous nous étions fourrés. Je n’avais pas signé pour ça, ces affaires de famille.

La fête gâchée

Comment Michael a dû renoncer à l’anniversaire de Liz Taylor

Javon Beard: Mr Jackson et Elizabeth Taylor étaient de vieux amis, et elle organisait une fête pour son 75e anniversaire dans un complexe de Lake Las Vegas, un grand truc avec tapis rouge et tout ça. Son entourage avait entendu dire que Mr Jackson vivait là maintenant, et ils ont contacté son manager pour demander s’il voulait venir. Evidemment que Mr Jackson voulait y aller. Donc à peu près deux semaines avant l’événement, on nous a avertis et les choses ont commencé à s’organiser.

Michael Jackson et Elizabeth Taylor arrivent au concert pour les 30 ans de carrière de Jackson, le 7 septembre 2001 à New York. REUTERS/Jeff Christensen

La première chose qu’a faite Mr Jackson a été d’appeler Roberto Cavalli, le styliste, pour lui créer une tenue sur mesure pour la fête. Cavalli a pris un vol en urgence. Nous sommes allés le chercher à l’hôtel MGM Grand et l’avons amené à la maison, où lui et Mr Jackson se sont mis à dessiner ce truc totalement nouveau qu’il mettrait à la fête.

 

Mr Jackson était obsédé par chaque détail. Il a fait venir son coiffeur et sa maquilleuse en avion aussi. Quand on a vu ça, on a compris qu’il prenait vraiment la chose au sérieux. Cela faisait plus d’un mois que nous travaillions pour lui, et nous étions sa première équipe de sécurité à qui il disait: «Assurez-vous que vous aurez des costumes neufs.» Pas juste des costumes, des costumesneufs.  «Lavez les voitures. Cirez-les. Que vos chaussures brillent comme des miroirs

Il n’avait jamais demandé des trucs comme ça avant. C’était la première fois que nous allions faire une apparition publique, où il savait qu’il y aurait la presse et les paparazzis. Alors tous les jours,

Mr Jackson disait:

«Les gars il faut que vous soyez superbes. Je veux que tout le monde soit superbe

Whitfield: Nous sommes allés au centre commercial plusieurs fois, déguisés, discrètement. Chez Tiffany, chez Hallmark. Nous avons acheté des cadeaux, une carte d’anniversaire. On l’entendait dire dans la voiture à quel point il était excité. Nous aussi on l’était, à son contact. C’était la première fois qu’on le voyait comme ça.

Le jour de la fête, il a été de bonne humeur toute la journée. C’était contagieux. Tout le monde était au courant dans la maison.

«Hey, Mr Jackson est de bonne humeur!»

Tout le monde était euphorique. L’ambiance était totalement transformée. Nous, l’équipe de sécurité, on se vérifiait l’un l’autre, pour être sûrs qu’on était tout à fait prêts. Costumes repassés. Chaussures cirées. On avait même lustré nos armes. Sans déconner, on avait de la gueule.

Beard: On allait marcher sur le tapis rouge avec Michael Jackson. Pour nous, c’était surréaliste. On est des gardes du corps, mais on est des fans aussi. Comment faire autrement? Nous escortions le roi de la pop à la fête d’anniversaire d’Elizabeth Taylor. C’était le top du top. La crème de la crème.

Whitfield: Nous étions sur le point d’y aller, les voitures étaient dans l’allée, prêtes à partir, et Mr Jackson n’en finissait pas de se préparer. Pendant que nous attendions, je suis parti faire le plein de l’une des voitures. Je suis revenu, ils m’ont ouvert la porte et je me suis garé du côté droit de l’allée circulaire. Le portail s’est refermé derrière moi. J’étais en train de sortir de la voiture et le portail était quasiment fermé lorsque tout d’un coup –BAM!– on a entendu un grand bruit. Je me suis retourné et j’ai vu un SUV Mercedes gris qui avait foncé à toute vitesse dans les portes. Elles ont commencé à se rouvrir par à-coups, comme une porte de garage quand elle n’arrive pas à se fermer.

La Mercedes s’est projetée en avant, est passée de justesse dans l’ouverture et a foncé dans l’allée par la gauche. Je me suis dit que c’était un fou qui allait lancer sa voiture contre la maison. J’ai sorti mon arme et j’ai couru vers le véhicule.

Beard: J’étais dans le garage, j’attendais pour fermer derrière Mr Jackson, qui était en train de descendre. J’ai entendu le choc, j’ai regardé et j’ai vu Bill qui sortait son flingue. Le patron était en train de franchir la porte du garage. J’ai crié:

«Mr Jackson! Non!»

Je l’ai attrapé et je l’ai repoussé dans la maison que j’ai fermée à clé. Il flippait complètement:

«Qu’est-ce qui se passe? Est-ce que tout va bien?»

Whitfield: On avait l’impression que tout se passait super vite et au ralenti en même temps. La Mercedes s’est arrêtée en crissant devant la porte principale. Je me suis dressé entre elle et la maison, j’ai sorti mon pistolet et j’ai visé le conducteur. J’avais le viseur laser posé sur sa poitrine et la seule chose que j’arrivais à penser c’est Qui que ce soit, il va se faire abattre.

Le chauffeur s’est baissé et du coin de l’œil j’ai vu cette femme à la place du passager. Ça m’a scotché. Je ne m’attendais pas à voir une femme. Et puis le chauffeur a relevé la tête, j’ai vu qui c’était et ça m’a pétrifié. Nom de Dieu, je me suis dit. C’est son frère. C’est Randy Jackson. Un millième de seconde de plus et j’appuyais sur la gâchette. Je n’arrivais qu’à penser à la folie qui se serait déchaînée si j’avais tiré. J’imaginais déjà les gros titres: Les gardes du corps de Michael Jackson abattent le frère du roi de la pop.

Randy a descendu un peu sa vitre et a hurlé:

«Ecarte ce flingue de mon visage ou j’appelle la presse

La presse? C’était bien la dernière chose dont le patron avait besoin.

Je suis allé à la portière et j’ai dit:

«Mr Jackson, vous ne pouvez pas faire ça

«Je suis venu voir mon frère

«Pas comme ça, ce n’est pas possible. Auriez-vous la gentillesse de ressortir. Attendez de l’autre côté du portail, et j’irai dire à Mr Jackson que vous êtes là

«Je bouge pas tant que j’ai pas vu mon frère!»

Beard: Il s’est mis à hurler, à brailler des horreurs, à déblatérer qu’on lui devait de l’argent et qu’il ne partirait pas sans qu’on lui rende.

Whitfield: J’ai laissé Javon et les autres surveiller Randy et je suis rentré dans la maison pour parler à Mr Jackson. «Votre frère Randy a forcé la porte», je lui ai dit. «Il dit qu’il vient vous voir pour des questions financières, et il ne veut pas partir tant qu’il ne vous aura pas parlé

Mr. Jackson a accusé le choc pendant un moment. Puis il a fait une grimace et a détourné les yeux.

«Débarrassez-vous de lui

Je suis descendu pour essayer de reparler à Randy. Il refusait de bouger.

Beard: J’ai eu l’idée de bloquer Randy avec un des camions, de faire sortir le patron par le côté, de monter dans une autre voiture et de filer.

Mais Mr Jackson n’a pas voulu. Il a dit:

«Il va trouver le moyen de nous suivre jusqu’à la fête de Liz et il va faire une scène atroce, elle ne mérite pas ça.»

Joe Jackson, LaToya, Janet et Randy quittent le tribunal de Santa Maria, le 3 juin 2005. REUTERS/Lucas Jackson

Whitfield: Une demi-heure plus tard environ, je suis retourné dans la maison et j’ai redit à Mr Jackson que Randy ne partait pas. Mr Jackson est resté assis pendant un moment, puis il a soupiré et il a dit: «OK. Je vais me coucher

Il est monté, il a fermé la porte et il n’est plus ressorti.

 

 

Beard: Ça nous a tués. Nous étions dévastés, pour Mr Jackson et pour nous aussi. J’étais fier de travailler pour lui, et je rêvais d’avoir l’occasion de le faire en public, pour montrer à tout le monde que je travaillais pour Michael Jackson. Nous avions des costumes tout neufs; nous étions excités comme tout. La fête d’anniversaire d’Elizabeth Taylor? Sans déconner?! Je suis un type normal, moi. C’était humain d’être excité par ça.

Et Mr Jackson? Ça faisait deux semaines qu’il se préparait. C’était très important pour lui. Et il annule tout et il va se coucher? A ce moment-là on s’est vraiment rendu compte, ok, sa famille a un réel pouvoir sur lui. Elle a gâché toute sa soirée.

«Monsieur, votre famille est là»

Tous les Jackson sont là, à attendre sur le trottoir

Après ça, Mr Jackson n’est pas sorti de la maison pendant trois jours. Nous n’avons eu aucune nouvelle de lui. Pas de coup de fil, aucune communication, rien. Il s’est tout bonnement renfermé sur lui-même.

Whitfield: Deux semaines plus tard, toute la famille est venue –intégralement. Vers minuit, nous sommes sortis et nous avons vu un grand rassemblement devant le portail. Il y avait un tas de visages connus. Visiblement ils étaient tous là, à l’exception de Randy et de Marlon. Pendant une minute, j’ai eu l’impression de regarder une émission spéciale sur la famille Jackson.

Beard: Ils portaient tous des chapeaux et des lunettes. C’était tout à fait incognito, cette grande famille de célébrités debout sur le trottoir au milieu de la nuit, pendant que tout était tranquille autour.

Whitfield: Je suis allé jusqu’au portail, et je leur ai demandé ce qu’ils voulaient à cette heure tardive. Ils ont dit:

«On a entendu dire que notre frère était malade. On vient s’assurer qu’il va bien

Je leur ai dit que je n’avais rien remarqué qui puisse laisser croire que Mr Jackson n’allait pas bien. Ils m’ont répondu qu’ils voulaient le vérifier par eux-mêmes, et qu’ils ne partiraient pas tant qu’ils ne l’auraient pas fait. J’étais vraiment dans l’embarras. Mr Jackson nous avait donné la consigne stricte de ne pas le déranger, mais en même temps, nous ne pouvions pas laisser toute la famille Jackson dans la rue à 1 heure du matin sans que ça se transforme en scène, ce que Mr Jackson n’aurait pas voulu non plus.

Je leur ai dit d’attendre. Je suis revenu à la maison, et j’ai sonné. Quand Mr Jackson est venu ouvrir, je lui ai dit:

«Monsieur, votre famille est là, devant, ils insistent pour vous voir

Il n’était pas content. Il était furieux et je voyais bien qu’il m’en voulait de ne pas avoir géré la situation tout seul. Je lui ai dit:

«Ils ont entendu dire que vous étiez malade et ils veulent savoir si vous allez bien

«Je vais bien, je vais bien», il a répondu. «Dites-leur que je vais bien

«Monsieur, ils ne partiront pas sans vous avoir vu

Il est resté silencieux un moment, puis il a dit:

«OK, je vais les voir. Mais je ne veux pas qu’ils rentrent dans la maison

«Je peux les conduire à la caravane des gardes du corps. Vous pourrez leur parler à l’intérieur

«D’accord. Mais je ne parlerai qu’à mes frères

Ensuite il a demandé si Randy était là. J’ai répondu que je ne l’avais pas vu.

«Tant mieux. Je n’ai pas envie de voir Randy

Je suis retourné au portail:

«Mr Jackson ne veut voir que ses frères

Une voix derrière s’est élevée:

«Et moi?»

Au début je n’arrivais pas à voir qui c’était. Et j’ai compris que c’était Janet.

«Désolé, madame. Il a dit seulement ses frères

Elle n’était pas contente du tout.

Les frères sont entrés. Je les ai escortés jusqu’à la caravane, où ils se sont installés. J’ai appelé Mr Jackson, il est descendu et les a rejoints. Ils ont fermé la porte et ils ont parlé pendant une vingtaine de minutes. Mr Jackson est sorti en premier. Il est rentré directement à la maison. Il n’a pas dit un mot. Les frères sont sortis, sont retournés à la porte, et ce fut tout. Ce qu’ils se sont dit, je n’en sais rien.

Beard: Ils étaient venus à cause d’une rumeur qui disait que leur frère était malade, mais ce n’était pas Mr Jackson qui l’était. C’était les enfants. En janvier, ils avaient tous attrapé froid. Il y avait eu des arrangements pour aller voir un médecin un soir, après les heures d’ouverture du cabinet. La réceptionniste avait raconté que Michael Jackson était venu, et la famille en avait entendu parler. Ça leur paraissait louche. Ils avaient entendu dire qu’on l’avait vu se rendre au cabinet d’un médecin au milieu de la nuit, et ils voulaient s’assurer qu’il allait bien.

Whitfield: C’était un problème d’être Michael Jackson et de vouloir aller quelque part. Le simple fait d’emmener ses enfants chez le médecin demandait des jours de préparation. Il fallait prendre toutes les précautions possible, et il suffisait de passer 15 secondes devant la mauvaise personne, une quelconque réceptionniste fouineuse, et hop, la rumeur se mettait à circuler.

«Mr Jackson, je vous présente le Dr Murray»

L’arrivée du médecin.

Paris n’allait pas mieux. Son rhume ne partait pas, et Mr Jackson avait peur qu’elle ait attrapé la grippe. Impossible d’aller aux urgences, et Mr Jackson n’avait plus confiance, il ne voulait pas aller dans un cabinet qu’il ne connaissait pas. Il voulait qu’un médecin se déplace chez lui. Il a fallu trouver un médecin qui fasse les visites à domicile.

On m’a donné un nom, et on m’a dit quand il viendrait.

Le soir en question, une BMW 745i argentée s’est arrêtée dans l’allée et un grand monsieur très mince en est sorti. Il portait une tenue médicale bleu clair. Il a marché jusqu’à la porte et s’est présenté.

«Je suis le Dr Conrad Murray», a-t-il dit. «Je viens pour une consultation

Je lui ai dit qu’il était attendu, j’ai ouvert le portail et lui ai indiqué l’endroit où il pouvait garer son véhicule. Il est entré, s’est garé et est descendu de voiture.

Conrad Murray, pendant son procès, le 8 février 2010.  REUTERS/Mark Boster/Pool

Un formulaire d’engagement à la confidentialité l’attendait. Avant de le lui montrer, je lui ai demandé s’il savait qui il venait voir. Il m’a répondu que non. Je lui ai indiqué qu’il fallait qu’il signe cet accord pour que je puisse le laisser entrer. Il a dit bien sûr. J’ai sorti le formulaire, il a regardé l’en-tête du document et a vu le nom de Michael Jackson. Ses sourcils se sont levés et il m’a regardé comme pour me demander Sérieusement?

J’ai hoché la tête. Il a signé le papier. Nous sommes allés à pied jusqu’à la maison, j’ai sonné et nous avons attendu. Je voyais la silhouette de Mr Jackson s’avancer vers nous à travers la vitre. Il a ouvert la porte, et j’ai dit:

«Mr Jackson, je vous présente le Dr Murray. Dr Murray, Mr Jackson.» (Slate)

Cet article est adapté du livre Remember the Time: Protecting Michael Jackson in His Final Days, de Bill Whitfield et Javon Beard, avec la collaboration de Tanner Colby

 

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