Les autorités du Vanuatu ont décrété l'état d'urgence dimanche 15 mars, un peu plus de vingt-quatre heures après le passage dévastateur du cyclone Pam, de catégorie 5 (le niveau maximal), vendredi. Le président de cet archipel du Pacifique Sud avait lancé un appel à l'aide internationale samedi, auquel a répondu François Hollande, exprimant son « plein soutien » à la population et promettant une assistance française.
Le gouvernement, qui n'a pour l'heure fait aucun bilan, a confirmé la mort de six personnes à Port-Vila, la capitale, où 90 % des habitations ont été détruites selon l'organisation non gouvernementale Oxfam. Les Nations unies, qui envisagent de déployer des secours dimanche si les conditions le permettent, redoutent un nombre important de victimes.
L'archipel compte quelque 260 000 habitants répartis sur 83 îles, dont certaines sont très isolées et dotées de peu d'infrastructures. L'aéroport de Port-Vila est fermé aux vols commerciaux, l'hôpital a été endommagé, l'eau et l'électricité fonctionnent par intermittence et le téléphone ne marche que par endroits.
Un avion militaire chargé de matériel de secours a décollé dimanche en début d'après-midi de Nouméa (ville portuaire de Nouvelle-Calédonie à environ 540 kilomètres de Port-Vila) après une réunion de coordination organisée avec les forces armées en Nouvelle-Calédonie, la Croix-Rouge ainsi que les consulats d'Australie et de Nouvelle-Zélande. La France et ces deux grands pays de la régions Pacifique sont liés au travers des accords Franz (France-Australie-Nouvelle-Zélande), pour coordonner leurs moyens d'assistance, en cas de catastrophe naturelle dans la région.
« L'avion militaire de type CASA contient notamment un groupe élecrogène, des rations de vivres, un transmetteur, un véhicule, un officier du génie militaire, un membre de la sécurité civile de Nouvelle-Calédonie et un membre de la Croix-Rouge », a déclaré à la presse Paul-Marie Claudon, directeur de cabinet du haut-commisaire de la République.
Il a précisé que la priorité était « de dresser un état des lieux » des dommages et d'avoir « une vision plus précise des besoins locaux », alors que l'évaluation complète des dégâts risque de prendre plusieurs jours.
La Communauté du Pacifique (CPS), principale organisation régionale de développement, va en outre financer la prise d'images satellites du Vanuatu, pour avoir une vision plus précise du sinistre sur les zones reculées.
« Terreur absolue ! »
« Quinze ou trente minutes de terreur absolue ! » C'est ainsi qu'Alice Clements, porte-parole de l'Unicef, a décrit le passage de Pam vendredi. Selon un communiqué de l'Unicef, le cyclone pourrait être « l'un des pires de l'histoire du Pacifique ».
Selon Sune Gudnitz, responsable régional du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, Pam est d'une puissance comparable à celle d'Haiyan, typhon ayant dévasté les Philippines en 2013. « Vanuatu est très vulnérable en raison de sa situation au milieu de l'océan », explique-t-il. La plupart des bâtiments ne sont pas conçus pour résister à une pareille tempête, et de nombreuses maisons ont vu leur toit arraché.