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NOYAUZERONETWORK.ORG / GENEVA, SWITZ.
L’ADIEU EN DOUCEUR AUX BULLETINS DE VERSEMENT

Dès le 1er octobre 2022, des QR factures de couleur blanche deviendront la norme unique pour nos paiements. Sans vraiment brusquer les vieilles habitudes.Que se passera-t-il en octobre 2022? On n’en sait trop rien, sauf que dès ce mois-là, en Suisse, les factures QR auront remplacé les bulletins de versement traditionnels. QR pour QR code bien sûr, ce «quick response code» (code à réponse rapide) qui a définitivement investi nos vies, sous forme de petits carrés noirs et blancs, à la faveur surtout des outils développés pendant la pandémie, comme le certificat COVID ou les applications de traçage.

Aujourd’hui on trouve le QR code un peu partout, dans des domaines et sur des supports aussi variés que les billets d’avion et de transports publics, les billets événementiels, les cartes de restaurants, les amendes d’ordre dans certaines villes, les participation à des concours, les curriculum vitae, les cartes de visite, la publicité et donc les bulletins de versement.

D’autant plus facilement que les QR codes peuvent être lus en utilisant simplement la caméra de nos smartphones.  Leur usage est pourtant moins répandu que l’on pense. Socio-anthropologue spécialisé dans les usages numériques Nicolas Nova expliquait ainsi récemment dans Heidi News qu’il fallait distinguer entre le fait de montrer son QR code -sur des certificats Covid ou des billets de train- devenu plutôt courant, du fait de scanner un QR  code pour effectuer des démarches administratives où accéder à des contenus, un saut que les usagers se montrent encore très réticents à effectuer.

En Suisse c’est depuis septembre 2020 que tous les bulletins de versement contiennent un QR code permettant une saisie instantanée des données de paiement dans une application d’e-banking. Dès octobre 2022 donc les 7 sortes de bulletins de versement existants, de couleur orange ou rouge seront remplacés une QR facture de couleur blanche. Une harmonisation supposée simplifier la vie des particuliers comme des entreprises.

Avantage supposé, en effet,  de ce type de facture : un gain de temps dans la réalisation des paiements puisque les données n’ont plus à être rentrées manuellement, ce qui limite aussi, au passage, les risques d’erreur. L’inconvénient, selon les spécialistes en sécurité, pourrait être les risque de piratages ainsi que la difficulté à vérifier l’authenticité des petits carrés. Il est donc recommandé de ne scanner que des QR codes associés à des tiers de confiance (banque,  enseigne commerciale, etc)

Les rétifs aux opérations numériques, les angoissés de la cyberattaque ou les derniers résistants à toute utilisation d’internet peuvent néanmoins se rassurer : les QR factures blanches pourront continuer à être réglées au guichet postaux exactement comme les vénérables bulletins de versement qu’elles remplacent.

Il sera également possible de continuer à saisir manuellement les informations de paiement dans les services bancaires en ligne (e-banking). Même si c’est bien sûr la fonction première de ces factures QR est de permettre aux utilisateurs de scanner un QR code au moyen de la caméra d’un smartphone ou d’un ordinateur, et d’éviter ainsi la fastidieuse opération consistant taper d’interminables chiffres de référence .

Pourtant, même l’Association Pro Senectute, qui lance  une campagne d’information à l’usage des seniors – dont environ 200 000 ne seraient pas connectés à internet- se veut rassurante. En soulignant que Cette nouvelle façon d’effectuer ses paiements «une fois assimilée réduira les risque d’erreurs tout en facilitant le quotidien».

Toute une histoire

Ce sont deux ingénieurs japonais, Masahiro Hara et Takayuki Nagaya, travaillant pour un sous-traitant de Toyota qui sont les inventeurs, en 1994, du QR code, pour mieux tracer les pièces détachées. Le QR code peut stocker jusqu’à 7089 caractères numériques quand un code-barres traditionnel est limité à une dizaine de caractères. À noter que ce code-barres traditionnel date lui de 1949 et avait été institué pour éviter les problèmes de poignets des caissiers alors obligé de tout remplir à la main.

La limite des codes-barres a été assez rapidement atteinte. Le trop petit nombre de caractères qu’ils pouvaient contenir a fait bientôt apparaître certains emballages recouverts  de plusieurs dizaines de codes-barres. Les ingénieurs japonais se sont basés sur les principes  jeu de Go pour inventer le QR code qui permet de stocker beaucoup plus d’informations.

Et l’invention séduit rapidement, en dehors des usines. On retrouve le petit carré sur des affiches de pub, des crayons, des boîtes de lentilles de vision… mais le phénomène semble d’abord limité à l’ Asie. C’est en effet surtout dans des pays comme le Japon, la Corée du Sud, la Chine, la Thaïlande ou encore Taïwan  que le QR code s’impose avec fracas. L’Occident se montre nettement plus rétif. On peut même parler de flop initial malgré les efforts de Google pour l’imposer un peu partout. Et puis la pandémie est arrivée. Le petit carré noir et blanc a alors fait la preuve de toutes ses capacités et avantages -rapidité d’utilisation,  capacité de stockage et usage international. Des arguments désormais sans réplique.

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