Migration. Question : pourquoi continuer de voler?
Pourquoi patrouiller s’ il n’y a plus de bateaux d’ONG ?
Que nous soyons présents dans les airs ou pas, que les bateaux d’ONG soient présents en mer ou pas, les embarcations précaires et non adaptées à une telle traversée vont continuer à prendre la mer.
C’est une réalité que nous ne pouvons ignorer.
De ce fait, plutôt que ces personnes périssent sans que personne n’en sache rien, nous préférons qu’elles soient secourues par les gardes-côtes libyens.
Entre une mort certaine en mer et un retour en Libye, même si nous savons que la situation y est dramatique, le choix est évident. En parallèle, nous avons établi des contacts avec des ONG internationales présentes en Libye afin qu’elles fassent le maximum pour être présentes lors des débarquements pour apporter aux rescapés, protection et assistance.
Nous attendons avec impatience le retour des bateaux de sauvetage.
Le Colibri survole inlassablement la zone de recherche
Notre demande est :
– Que soit mis en place un cadre d’intervention clair garantissant le strict respect des différentes conventions internationales
– Que les bateaux des ONG puissent intervenir sereinement et de la façon la plus efficace possible, sans avoir à se demander si ils vont devoir errer des jours et des jours avant de pouvoir débarquer des naufragés secourus
Autant de jours perdu pendant lesquels ils ne sont pas présents en mer pour sauver plus de vies. Les récents déboires de l’Aquarius va les éloigner de la zone de recherche pendant des semaines. Heureusement l’Astral des Espagnols (Proactiva Open Arms) est de retour sur zone.
Nous ne souhaitons à pas ce stade, prendre part au débat politique ni plus blâmer les MRCC ou les bateaux marchands, car nous partons du principe que toutes ces entités où est plus particulièrement les hommes et femmes qui y travaillent, en bons marins, souhaitent pouvoir sauver des vies, dans le respect des conventions internationales relatives aux secourus en mer, telle que décrit dans la Convention de Hambourg, premier chapitre. 1.3.2, qui dit :
Les opérations de sauvetages sont destinées à repêcher des personnes en détresse, à leur prodiguer les premiers soins médicaux ou autres dont ils pourraient avoir besoin, et à les remettre en lieu sûr.
Idem pour les bateaux marchands : ils doivent recevoir des garanties que tout sera mis en oeuvre pour faciliter le débarquement des naufragés qu’ils auraient pris à bords, dans le respect des conventions internationales, afin qu’ils puissent reprendre la mer au plus vite.
Aujourd’hui c’est tout le contraire qui est fait. C’est inacceptable et scandaleux.
Dans cette période troublée ou des discours que l’on croyait appartenir aux jours les plus sombres de notre Histoire commune récente, refont surface, il nous parait essentiel de rappeler que quelles que soient nos opinions sur la question des mouvements migratoires et de leurs origines, on ne peut pas accepter que des milliers de personnes – hommes, femmes et enfants – se noient dans l’indifférence la plus totale.
Face à cette situation inadmissible, en tant que citoyens du monde, nous devons décider de quel côté de l’Histoire nous souhaitons nous placer.
Une chose est sûre, nous ne pourrons pas dire à nos enfants et petits-enfants que nous ne savions pas.
Tout doit être mis en œuvre pour sauver plus de vies. Rappelons que nous avons tous le devoir de porter assistance à des personnes en danger et en ce qui concerne les secours en mer, assistance à personnes en danger de mort imminent par noyade.