Media. Vice prêt à lancer une douzaine de chaînes de télé
TELE. Le média branché et provocateur, qui a reçu le soutien d’aînés très respectables, vise les Etats-Unis mais aussi beaucoup l’Europe.
Le média branché et provocateur « Vice », dont la valorisation progresse à vitesse exponentielle, va lancer une chaîne aux Etats-Unis et une douzaine de chaînes en Europe dans les 12 à 18 mois qui viennent. C’est ce qu’a indiqué au « Guardian » Shane Smith, le fondateur et PDG de ce magazine et site Internet né au Canada et désormais basé à Brooklyn, à New York, avant d’intervenir dans une conférence londonienne vendredi soir.
Les discussions avec des partenaires avanceraient de façon « assez rapide et énergique », a-t-il indiqué. Au Canada, Vice avait déjà signé un deal de 100 millions de dollars avec Roger Communications, le plus gros opérateur de câble du pays pour avoir une chaîne. Il est également allié à Antenna Group en Grèce.
Un public jeune
S’adressant à un public jeune comme beaucoup de chaînes établies ne savent plus vraiment le faire, Vice Media suscite depuis quelques années l’intérêt croissant d’acteurs bien plus « respectables » que lui. En 2013, une prise de participation de 5 % à son capital par 21st Century Fox, le pôle télé et ciné de Rupert Murdoch, avait cristallisé sa valeur à 1,4 milliard de dollars. WPP, le groupe de communication de Martin Sorrell est également entré au capital.
Le pionnier des reportages en Corée du Nord ou dans d’autres territoires très hostiles a levé un « trésor de guerre » de 500 millions de dollars l’an dernier, ce qui a propulsé sa valeur à 2,5 milliards . Aujourd’hui, alors que ses activités s’étendent de son magazine à son site en passant par la production de contenus audiovisuels notamment pour HBO, le Canal+ américain, c’est une valorisation de 5 milliards qui circule.
Chiffre d’affaires proche de 1 milliard en 2015
Pas mal pour une société qui devrait réaliser un chiffre d’affaires de 1 milliard de dollars cette année. Le lancement de tant de chaînes serait un changement d’échelle. Il était un peu annoncé. Le groupe a recruté en septembre James Rosenstock, un ancien dirigeant de Discovery Communications, notamment pour cela.
La nature des contrats avec les partenaires reste ouverte. Shane Smith a indiqué au « Guardian » que des acteurs pan-européens voulaient des accords à cette échelle. Mais pour lui, « il est préférable de séparer les deals pays par pays ou, tout au plus, de conclure des deals par groupement de trois ou quatre pays ». Il faut aussi savoir si le rapprochement prend la forme d’une co-entreprise, d’un rachat ou d’un accord commercial.
Vice discute, en tout cas, au moins avec Netflix, ITV, Sky et Discovery. Aux Etats-Unis « Variety » pense savoir que Vice s’allierait à A&E Networks, qui avait participé à sa levée de fonds l’an dernier avec Technology Crossover Ventures.
