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DOCUMENT. Le conspirationnisme, un extrémisme politique influent

Par Alexandre Sulzer,
Alain Soral et Dieudonne M'bala M'bala, le 4 février 2009.

Alain Soral et Dieudonne M'bala M'bala, le 4 février 2009.

Reuters/Jacky Naegelen

Dans une note inédite, l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès dresse un "état des lieux" du conspirationnisme.

Le phénomène est tel que l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès s'en est saisi. Dans sa dernière note, que L'Express dévoile en exclusivité, la structure de recherche dirigée par le politologue Jean-Yves Camus établit un "état des lieux" dans la foulée des attentats de Paris de janvier 2015 qui ont vu fleurir sur le Web un lot de théories conspirationnistes, toutes plus fausses les unes que les autres.  

Avec un "effet collatéral inattendu", souligne Rudy Reichstadt, auteur de la note et animateur du site Conspiracywatch.info, "la désignation, de la part des plus hautes autorités de l'Etat, du conspirationnisme comme problème public". Ainsi, le 27 janvier 2015, dans son discours pour le 70e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, François Hollande a déclaré que "les théories du complot (...) ont, dans le passé, conduit déjà au pire". Une dénonciation également relayée par la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem ainsi que la ministre de la Culture Fleur Pellerin.  

Un succès bien réel sur le Web

Si les thèmes conspirationnistes restent les mêmes à travers les siècles - complot sioniste à la place du complot juif, complot illuminati à la place du complot maçonnique... - "la montée en puissance d'Internet a considérablement changé la donne. Internet s'est en effet accompagné d'une propagation inédite du conspirationisme dans le débat public, s'imposant au cours des quinze dernières années comme un 'contre-espace public' nimbé de la légitimité de la vox populi et se définissant en rupture avec les médias traditionnels". Le foyer le plus virulent de cette "complosphère" peut être décrit comme un écosystème d'acteurs qui se citent en permanence les uns les autres. Hors d'Europe, "ils sont essentiellement nord-américains", souligne la Fondation Jean-Jaurès. En particulier Webster Tarpley et William Engdhal, Wayne Madsen, Kevin Barrett ou encore Michel Chossudovsky. Chez les Français, "Thierry Meyssan est probablement l'une des personnalités qui, avec Dieudonné M'Bala M'Bala et Alain Soral (Egalité et Réconciliation), incarnent le mieux le noyau dur de cette mouvante hétéroclite, fortement intriquée avec la mouvance négationniste, et où se côtoient admirateurs d'Hugo Chavez et inconditionnels de Vladimir Poutine".  

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Un milieu d'excentriques? "Pour marginale qu'elle puisse paraître, l'influence de cette mouvance est loin d'être anecdotique", répond l'Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès. Qui souligne que le site soralien Egalité et Réconciliation "se place depuis deux ans dans les 250 sites Web français les plus consultés, tous genres confondus". Même remarque pour le site dieudonniste Quenelplus.com, "qui se maintient dans les 300 sites les plus consultés du Web français".  

 

 

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