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Nutriset. Une barre alimentaire pour lutter contre la malnutrition

CACAHUETTE. Depuis sa création en 1986, Nutriset a contribué à sauver 25 millions d’enfants dans le monde. Cette PME normande de 160 salariés, forte de ses innovations, s’est imposée auprès des organisations humanitaires comme l’un des principaux fournisseurs de produits contre la malnutrition des enfants . Et elle collectionne les récompenses. Installée à Malaunay, près de Rouen, Nutriset a été créée par un ingénieur agronome, Michel Lescanne.

Michel Lescanne est un récidiviste. Il a d’abord élaboré des farines lactées à diluer, puis les produits se sont faits plus élaborés, plus faciles d’utilisation et plus sûrs. En 1996, est née, en collaboration avec le pédiatre André Briend,  la fabuleuse pâte nutritive Plumpy’nut qui reste encore aujourd’hui la référence, pour les organisations humanitaires, lors des catastrophes alimentaires. Cette barre alimentaire Plumpy’nut dont il co-détient le brevet avec l’IRD (Institut de recherche pour le développement) vaut aujourd’hui à Michel Lescanne d’être finaliste du Prix de l’inventeur européen décerné par L’office européen des brevets (OEB).

Des accords de licences avec des fabricants locaux

Vingt ans après l’invention du Plumpy’nut, Nutriset propose toute une gamme de produits pour lutter contre la malnutrition qu’elle soit « aiguë sévère » ou « chronique » tant chez l’enfant que chez la femme enceinte ou allaitante. « Plumpy’nut et nos autres produits ont  permis de traiter quelque 25 millions d’enfants dans le monde », assure Michel Lescanne.

Nutriset fabrique ses produits en France dans l’usine de Malaunay mais aussi, et de plus en plus, dans les pays du Sud grâce à des producteurs franchisés autorisés à utiliser les brevets. Organisés au sein du réseau PlumpyField créé en 2005, ils sont sept répartis entre le Burkina Faso, le Niger, le Soudan, l’Éthiopie, Madagascar, l’Inde et Haïti. L’objectif est de secourir l’enfant dénutri et subsidiairement de donner du travail aux adultes. Avec des résultats parfois inattendus. En Haïti, les fabrications sont rachetées pour partie par l’Unicef qui les écoulent dans d’autres pays. « Cela doit être l’une des rares fabrications agroalimentaires exportées d’Haïti », souligne Michel Lescanne.

Nutriset a pour unique mission de nourrir les enfants

Dans son centre  de recherches de Malaunay flambant neuf, l’entreprise poursuit ses travaux pour étoffer son offre tout en restant dans son domaine d’origine. Elle travaille aujourd’hui sur des protéines végétales disponibles dans les pays du Sud avec l’objectif de les rendre « assimilables » facilement par l’organisme, et sur des recettes de plats traditionnels prêts à l’emploi. Ces derniers sont « revisités » de manière à les rendre accessibles par des populations urbaines qui, comme au Nord, n’ont pas toujours le temps de cuisiner. « On passe de la notion de sécurité alimentaire à celle de satisfaction alimentaire », souligne Michel Lescanne.

Nutriset emploie aujourd’hui 160 salariés pour un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros et une capacité de production en France de 70.000 tonnes qui a doublé depuis 2010. Elle consacre 3 % de son chiffre d’affaires à la recherche et a investi 48 millions d’euros depuis 2008 pour assurer son développement. Soucieuse d’éthique, Nutriset réinvestit la plus grande partie de ses bénéfices dans l’entreprise. La famille Lescanne qui en est propriétaire cherche une solution pour que le « mandat » de l’entreprise – nourrir les enfants et uniquement cela – figure dans ses statuts et s’impose autant aux salariés qu’aux actionnaires, quelque soit la suite de l’histoire. Aujourd’hui dans le monde 60 millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition sévère et 142 millions de malnutrition chronique.

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