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NOYAUZERONETWORK.ORG / GENEVA, SWITZ.
Les speedballs de fentanyl sont la dernière tendance aux États-Unis

DROGUE Les consommateurs tentent de s’adapter au nouveau marché en mélangeant délibérément cette drogue puissante et mortelle à des stimulants comme la coke et la meth.

En 1980, quand je me piquais, le speedball – un shot de coke et d’héroïne – était le trip ultime. Ce mélange mortel est donc devenu ma drogue préférée.

De nos jours, ces cocktails sont souvent pris en plusieurs fois, plutôt qu’en une seule injection. C’est sûrement en partie dû au fait que ces stimulants, mélangés à des opiacés, sont de plus en plus recherchés, pour des raisons pratiques : les gens qui consomment ont besoin de ce mélange pour combattre les effets des drogues plus puissantes.

On pense souvent que prendre un anesthésique avec un remontant comme de la coke ou de la meth réduit des risques d’overdose, mais en réalité, ces mélanges sont plus mortels que la consommation d’opiacés purs, mais moins dangereux que de mélanger des drogues qui ont toutes les deux des effets anesthésiants, comme les benzodiazépines et autres opiacés.

Une des raisons qui poussent les gens à ignorer les risques mortels, c’est que, dans la grande majorité du pays, les drogues vendues sous le nom d’héroïne sont souvent contaminées par la présence de fentanyl, une catégorie d’opiacés pouvant être cinquante à des milliers de fois plus forte que l’héroïne elle-même. Même quand la puissance notoire de cette dernière ne provoque pas une overdose, elle provoque quand même, assez souvent, un endormissement intense. Selon les experts et les consommateurs, cet effet secondaire pousse les gens à chercher des stimulants, simplement pour rester conscients quand ils se défoncent. C’est un nouveau modèle de consommation de drogues faites maison, qui a des effets néfastes pour la santé, dans un contexte de crise de surconsommation d’opiacés déjà mortels.

Jon Zibbell, un analyste du département de la santé publique de l’organisme à but non lucratif RTI International, s’est entretenu avec des dizaines de consommateurs du Massachussetts, de l’Ohio, de la Virginie de l’Ouest, de la Caroline du Nord, de l’Indiana et du Kentucky. Il explique : « Selon moi, il y a une relation synergique entre la saturation de fentanyl et l’usage de stimulants parmi les consommateurs d’opiacés. »

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